Aujourd’hui, Paule Baillargeon a écrit ce qui suit sur Facebook. En cette triste soirée de violence (vendredi), il me semble que ce texte est important. Il porte quelque chose de fondamental: l’espoir. Le fond du mouvement étudiant, ce n’est pas la casse, ce n’est pas la destruction. C’est ceci:
«Cette jeunesse va finir par gagner, le temps joue pour elle, n’en déplaise à tous les sans mémoire de ce monde. Bientôt, dans 5 ans, dans 10 ans, ils seront là, au pouvoir ou près du pouvoir, aguerris, fiers de s’être tenus debout, d’avoir fait face à tous ces soi-disants » adultes » qui brandissent la voix de la Raison, à tous les jaloux, ils diront j’y étais, j’en étais, ils auront gardé leur petit carré rouge, peut-être dans une petite boîte dans le fond d’un tiroir et dans leur coeur, j’ai hâte de voir ce qu’elle fera cette jeunesse, qui se sera levée alors que tout le monde dormait d’un sommeil triste et lourd, Je les aime, et je le dis sans nostalgie, n’en déplaise aux bien-pensants qui souhaitent tout discréditer, incapables de se réjouir de tant de vie dans les rues et dans les intelligences. Je ne les comprends pas ceux-là, qui veulent tout saccager, faire du Québec enfin un pays comme les autres, un pays qui va de l’avant, allons-y donc dans le merveilleux capitalisme sauvage, celui qui affame les trois quarts de la planète, mais moi, ça me plaît que le Québec soit une anomalie, j’y tiens, je m’y tiens bien collée contre ce feu qu’on veut éteindre à tout prix, je ne suis pas jeune, et je ne suis pas stupide, je sais quand il faut être raisonnable, mais cette fois-ci permettez-moi d’être déraisonnable, et de croire en cette jeunesse à l’oeuvre en ce moment, elle qui me remplit d’un espoir merveilleux, et pour ça, je lui dis aujourd’hui et pour toujours, merci.»