Entendons-nous d’abord sur une chose : ce n’est pas la première campagne de peur dont sont victimes les souverainistes. Depuis la naissance du mouvement, les fédéralistes ont prédit l’apocalypse un plus grand nombre de fois que les Mayas.
Pourquoi alors un homme a-t-il tenté d’assassiner la chef du PQ maintenant?
Parce que contrairement à ce que fait valoir la Société Saint-Jean-Baptiste http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2012/09/06/003-metropolis-ssjbm-reax.shtml il n’y a aucune corrélation entre le traitement médiatique récent réservé aux souverainistes par la presse anglophone et l’attentat.
Avant de crier à la trahison d’État, laissez-moi vous proposer un contre-exemple :
Que serait-il arrivé s’il y avait eu tentative d’assassinat sur la personne de Jean Charet pendant la grève générale illimitée? Ou plus symétriquement : que serait-il arrivé si un pauvre homme était mort en se portant à sa défense?
Le lien entre l’attentat et le mouvement étudiant aurait été établi hors de tout doute. Tous ceux qui ont hurlé contre les libéraux — et j’en suis —auraient été accusés d’incitation au meurtre. De façon aussi prévisible, les étudiants auraient protesté — avec justesse — qu’ils n’ont pas à être tenus responsables des gestes posés par un désaxé.
Même pas besoin de se fabriquer une fiction. Les manifs ont été en grande partie pacifiques, mais il est indéniable que quelques anarchistes ont provoqué de la casse. Le grand raccourci dans cette affaire, c’est d’avoir fait porter l’odieux de ces gestes isolés à l’ensemble des étudiants. D’où l’équation : carré rouge = violence + intimidation.
Si cette minable pirouette intellectuelle est méprisable, il en va de même de la position de la SSBJ.
Et ajoutons pour la mesure que la sortie de Conrad Black http://quebec.huffingtonpost.ca/conrad-black/pauline-marois-une-dirige_b_1863265.html n’est pas plus édifiante.
Je l’affirme haut et fort : ce crime n’est pas politique. Un crime est politique dans la mesure où il est porté par un groupe organisé. Le meurtre de Pierre Laporte était politique. Les lynchages du Ku Klux Klan : politiques. 9/11 : politique.
Si Richard Bain était la tête de proue d’un mouvement armé anti-Québec, il y aurait péril en la demeure.
Par contre, à force de vouloir donner une dimension politique à la folie d’un seul homme, on va l’obtenir. Les factions vont se braquer, les extrémistes se convaincre que la guerre est déclarée…
Et là, gare aux conséquences…
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