«S’il-vous-plaît», me dit Gérard en me déposant devant le quartier général du festival. Je sors mes bagages de sa voiture balisée du logo du Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF). Gérard est discret, peut-être un peu fatigué ; pendant la semaine du festival, il conduit entre 10 h le matin et 2 h de la nuit pour trimballer les invités du festival, dans une ville qui se marche pourtant très bien. La 27ème édition du FIFF est commencée depuis trois jours déjà et Namur a sorti son tapis rose (oui oui, vraiment rose). J’arrive après le passage du Camion de Rafaël Ouellet (qui apparemment a fait craquer plusieurs cinéphiles féminines), mais juste à temps pour la projection de Tout ce que tu possèdes de Bernard Emond, les deux films québécois sélectionnés en compétition officielle. Vendredi soir nous saurons qui sera «bayardisé», mais d’ici là, le public pourra découvrir les premières œuvres d’une quinzaine de jeunes cinéastes, dont la Nuit #1 de Anne Émond. Sur la rue de Fer, le cinéma Eldorado fait encore courir les foules, même si selon un client de la friterie d’à côté, «il n’y a plus de stars à Namur, c’est plus comme avant». Si les premières œuvres sont peut-être moins glamour pour certains, la qualité est au rendez-vous, comme en témoigne Des morceaux de moi de la française Nolwenn Lemesle, qui dresse un tableau de famille bancal dans un bled pourri de Bretagne où tous les jours sont pareils. La jeune et perturbée Erell (Adèle Exarchopoulos) y filme tout, tout le temps, pour oublier qu’elle connaît son quotidien par cœur et essayer de dialoguer avec sa mère par caméra interposée. Un regard féminin qui vaut la peine d’être suivi pour le jeu superbe de Zabou Breitman en mère malade et avare d’amour et de Tchéky Karyo en père effacé comme une fourmis, mais non moins travaillant. Et demain, ça continue!
Du 1er au 6 octobre prochain, suivez les aventures d’Alexandra Viau en direct de la 27ième édition du Festival international du film francophone de Namur (FIFF) en Belgique, ici sur HAUT LES COURT!
À propos de: Alexandra Viau est journaliste et recherchiste pigiste. Pour CIBL, elle réalise en 2006 une biographie radiophonique sur les 25 ans de vie politique de Louise Harel. La même année, elle part explorer les Balkans et en revient avec une série de reportages portant sur la jeunesse sacrifiée de Bosnie-Herzégovine. Alexandra travaille ensuite dans la salle de nouvelles télévisées de Radio-Canada, avant d’exploiter son intérêt pour les affaires municipales en assurant pendant trois ans la rédaction en chef de l’émission Mise À Jour, sur les ondes de VOX. À la veille de présenter son web-documentaire Un vendredi soir au club vidéo (lancement le 16 octobre au FNC Pro) qu’elle a co-réalisé avec Cédric Chabuel et produit par l’Office national du film, elle décide de passer de la passion aux actes en prenant la route de Namur, pour couvrir le cinéma de la Francophonie pour Haut les courts!. #labellevie
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enjoy!