Du 1er au 6 octobre prochain, suivez les aventures d’Alexandra Viau en direct de la 27ième édition du Festival international du film francophone de Namur (FIFF) en Belgique, ici sur HAUT LES COURT!
Namur attendait Anne Emond avec impatience. Dès que la réalisatrice a posé le pied sur le sol de la capitale wallonne, quatre animateurs français l’ont cuisiné en direct pendant une vingtaine de minutes devant caméras de télévision et badauds qui passaient par là. Ils voulaient tout savoir sur son premier film Nuit #1 et sur cette «nouvelle vague» de cinéastes québécois qui charment les Européens depuis quelques années déjà ; une nouvelle-vague sur laquelle ils la font surfer aux côtés de Xavier Dolan, Denis Côté et autres sprinters de festivals. C’est donc shootée au décalage horaire que la Québécoise a vécu son baptême du FIFF. «Je trouve cela plus facile de parler de mon film à l’étranger qu’à la maison», dit-elle. Ouf! Avec son premier long métrage très personnel, Anne Emond a attiré une centaine de spectateurs en ce mardi après-midi pluvieux. Une température idéale selon la réalisatrice pour visionner cette rencontre initiale entre Clara (Catherine de Léan) et Nikolai (Dimitri Storoge), amants d’une nuit. Danny, un retraité flamand, est venu voir le film parce qu’un ami lui en a dit le plus grand bien. Il ne cache pas son inquiétude de ne pas tout comprendre des dialogues, car depuis deux ans les œuvres québécoises ne sont plus sous-titrées ici. Après le générique, le public est ébloui et veut en savoir plus sur cette jeunesse québécoise qu’Anne Emond dépeint entre quête identitaire, nihilisme et solitude. Le jeu de Catherine de Léan a beaucoup plu et la fougue de la jeunesse a opérée. Une jeunesse sur laquelle Anne Emond n’a pas dit son dernier mot. Entre les projections et les fêtes namuroises, elle travaille dans sa chambre d’hôtel la septième version du scénario de son prochain film qui s’échelonnera sur 25 ans (alors que l’intrigue de Nuit #1 s’écoulait en quelques heures) et qu’elle espère tourner à Montréal, en Gaspésie et en Espagne. Un nouveau film qui mettra en scène Laurence, 20 ans, issue d’une famille où le suicide frappe toutes les générations, mais qui décide de tromper le sort. En attendant de trouver un autre prénom à son héroïne – «parce qu’il y a un peu trop de Laurence dans le cinéma québécois ces temps-ci», reconnaît-elle en souriant- ses personnages de Nuit #1 porteront sa voix sur les écrans belges et français en novembre prochain.
– Alexandra Viau