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Sur le campus, la fête – Namur, 4 octobre


Du 1er au 6 octobre prochain, suivez les aventures d’Alexandra Viau en direct de la 27ième édition du Festival international du film francophone de Namur (FIFF) en Belgique, ici sur HAUT LES COURT!

La projection de ce matin ne sera définitivement pas comme les autres. J’assiste à un programme de courts métrages spécialement concocté pour des enfants d’environ quatre ans. La salle ondule tellement les gamins gigotent dans tous les sens. Chaque jour, le festival de Namur se transforme en campus et des autobus scolaires déversent des centaines d’étudiants sur les tapis roses. «Il y a 8 000 jeunes qui viennent voir une séance de cinéma accompagnée d’un atelier technique ou d’un débat. Par exemple, ce peut être un atelier «remake» dans lequel ils réécrivent une scène du film… avant de l’avoir vu», m’explique la responsable du FIFF Campus, Sophie Verhoest. Ce qui est génial avec ce programme, c’est que les adolescents visionnent des œuvres engagées qui traitent d’enjeux sociaux comme l’immigration, la mondialisation ou la condition féminine. Les organisateurs du festival ont même poussé l’audace jusqu’à créer un jury junior composé d’enfants d’une douzaine d’années et qui remettra demain son propre prix, lors de la soirée de clôture. Le film Catimini de la Québécoise Nathalie Saint-Pierre, qui parle de la DPJ et des familles d’accueil, a une chance sur sept de remporter la faveur de ces jeunes critiques. Le Québec est d’ailleurs bien représenté sur ce campus nouveau genre avec la présence de Cédric Chabuel, un artiste montréalais qui a donné deux conférences sur le remix vidéo-musical. Échantillonnage, mash-up, pionniers du genre, matériel technique et aspects légaux : les étudiants présents ont eu un bon aperçu de cette pratique méconnue. Et comme sur tout bon campus, le soir venu on fait la fête. Le public majeur et vacciné reprend le dessus et peuple l’espace culturel d’Harscamp, une magnifique église désacralisée depuis 2004 et transformée en salle de concert. C’est donc entre les confessionnaux et les tableaux représentant la vie du Christ que le même Cédric Chabuel (aka Ouananiche) a joué pour la première fois ANA, son remix officiel du très beau film belge Amer. Les réalisateurs Hélène Cattet et Bruno Forzani, qui voyaient le remix pour la première fois, ont beaucoup aimé. J’ai même envie de vous dire -en précisant que je suis sa blonde- que c’est le meilleur remix de film de Ouananiche jusqu’à ce jour… remix qui sera présenté en première nord-américaine le 21 octobre au cinéma Impérial, dans le cadre du FNC. – Alexandra Viau