[chronique] M.E.T.A.L. – CHAPITRE Ø (l’introduction) | Dans ta face

Comme « le trois fait le mois », à chacun de ces jours-là, Kristof G. tentera tant bien que mal de décortiquer l’ADN de ce tonitruant phénomène, qui donne parfois à ses disciples quelques solides acouphènes, ecchymoses et surtout beaucoup trop de fun.

CHAPITRE Ø : MÉTALLURGIE 101 (L’INTRODUCTION)

« Devil câlice », de gueuler joyeusement les Suppositoires de Satan, alias la parodie de band de hair (glam pour certains) metal que jouait RBO avec brio quelque part à la fin des années ’80. Ils avaient tapé pas mal dans le mille en s’inspirant beaucoup de groupes déjantés qui sévissaient sur les palmarès à l’époque, comme les gaiement bariolés de chez Twisted Sister et Mötley Crüe.

Oh oui, chers amis, la culture métal en est une assez spéciale. Fragmentée, codifiée, stigmatisée, collectionnée, passionnée, colorée, outragée, occultée, possédée, bourrée de préjugés, qu’ils soient vérifiés ou encore fabulés… bref, un beau ramassis de clichés, datant du temps où Ozzy croquait des chauves-souris et sniffait des fourmis.

On vous le concède, le corpus du documentariste canadien Sam Dunn (et sa compagnie Banger Films) a beaucoup contribué à démocratiser et à vulgariser cette bigarrée contre-culture depuis déjà une dizaine d’année. Il a notamment bossé sur ou avec des grands du genre (Iron Maiden, Rush, Motörhead, bientôt Alice Cooper), en plus d’analyser l’histoire métallique en profondeur, avec les excellents documentaires Metal : a Headbanger’s Journey (2005) et Global Metal (2008), en plus de leur série télé Metal Evolution (2011), qui analyse plusieurs sous-genres. Par ailleurs, plus près de nous, le rockeur Félix B. Desfossés (ex-Les Prostiputes, ex-Bande à Part) fera paraître à l’automne le premier tome de sa future série de bouquins titrée L’évolution du métal québécois – qu’on a bien hâte de dévorer.

Or, de l’extérieur, on croit souvent encore – et à tort – de nos jours que les marginaux membres de cette communauté atypique (qu’ils soient fans ou musiciens) et leurs mœurs ne sont que rustres et barbares. À l’interne, c’est relativement simple : on ne pense pourtant qu’à avoir du fun. Pareil comme Cyndi Lauper mais en écoutant très fort du Slayer. Même s’il y a réellement quelques psychos dans le lot (brûler des églises n’est effectivement pas trop jojo), y faut simplement savoir différencier le vrai du faux, yo.

Tout le monde connait au moins un métalleux (francisé de metalhead). Même ceux qui ne jurent que par Madonna (qui reprend du Pantera en concert), Justice (qui doit son nom au dernier excellent album de Metallica) ou encore ces bons vieux Beastie Boys (qui avait un featuring de Kerry King de Slayer sur leur premier album). Le commun des mortels en côtoie à tous les jours. En particulier ici même au Québec, dont les groupes du genre rayonnent depuis déjà une trentaine d’année; on n’a qu’à penser aux Voïvod, Cryptopsy, Kataklysm et autres Despised Icon, des p’tits gars d’ici, qui sont reconnus et vénérés dans le monde entier. Les métalleux sont partout et nombreux, jeunes ou vieux, avec ou sans cheveux longs. Ils sont légions. Et pas du tout cons.

Au cours des prochains mois, on se penchera sur la question, en traitant d’une panoplie d’aspects qui caractérisent l’amateur de musique métallique et de ce qui le rend unique.

[calendrier] M.E.T.A.L. : AVRIL 2014 : cliquez ici.

LE MOIS PROCHAIN : ANATOMIE DU MÉTALLEUX (la dissection)

PHOTOS : KRISTOF G.

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M.E.T.A.L. : Méchamment Extrême et Toujours Assurément Lourd.