[critique concert] STEEL PANTHER : rock n’ rires

Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas autant ri en rockant notre vie, chers amis. La dernière fois, ça devrait sûrement être lors d’un concert de ce cher Mononc’ Serge et ses colorés Sportifs tout de spandex vêtus ― il doit clairement y avoir quelque chose dans ce tissus aux hilarantes vertus. Parlez-en donc à la bande à Michael Starr, blondinet en chef de Steel Panther, qui mettait le feu au Metropolis, en plein mardi soir, lors de l’arrêt montréalais de leur All Your Can Eat tour.

Formé en 2000, le quartette américain (qui inclut aussi le batteur Stix Zadinia) est ni plus ni moins que le meilleur hommage, parodique on vous le concède, au plus populaire genre musical des années 1980, soit le heavy metal en mode hair ou glam (c’est selon), qui jadis cartonnait un max sur les charts.

Celui des Mötley Crüe, Poison, Aerosmith, Van Halen et autres Bon Jovi. Car Steel Panther (anciennement un groupe de covers de LA appelé Metal Skool) est tout ça et beaucoup plus encore. Surtout que contrairement à une bonne partie des groupes dont ils s’inspirent, ils ne se prennent vraiment, mais alors pas du tout au sérieux.

Non mais, vous avez vu ces désopilants costumes de scènes? Y’a rien qu’en 1984 que des bands comme Warrant ou Ratt pouvaient s’en tirer (et tirer régulièrement un coup) habillés de même. En infusant une overdose d’humour au projet, tant entre les pièces que dans leurs hilarantes paroles, ces rockeurs/acteurs ont concoctés de délicieusement salaces et burlesques personnages, plus grands et bariolés que nature.

Quand tu vois cet excellent guitariste soliste (qui nous a gratifié d’un majestueux solo à la mi-parcours) s’appelant Satchel (!) fellationner son micro entre deux tounes qui parlent d’Asian Hooker ou de Gloryhole, tu manques de te pisser dessus… plusieurs fois.

Lorsque tu t’aperçois que son bassiste, qui répond à l’incroyable sobriquet Lexxi Foxx, passe son temps à se replacer la tignasse en se reluquant dans l’un des nombreux miroirs de sa vanité de star (avec des lumières pis toute), où il peut remettre du gloss sur sa permanente moue à volonté… tu ne peux t’empêcher d’avoir mal aux joue à trop te marrer.

Non, le ridicule ne tue pas : il divertit en ta’. Parlez en a David Lee Roth, ce spectaculaire frontman sans peur et sans reproche qui a, évidemment, beaucoup inspiré Starr.

Le plus fou est que grâce à mariage formidable entre autodérision exponentielle et showmanship exceptionnel (tous d’excellents musiciens et performeurs), ils réussissent à séduire tant la jeune vingtaine que la trentaine/quarantaine nostalgique de la belle époque où spray net et mascara étaient (quasiment) obligatoires pour rocker.

Les plus jeunes fans du groupes vont même jusqu’à se costumer (perruques, maquillage et bandanas à l’appui) lors des concerts, alors que bon nombre de demoiselles pas trop timides n’hésitent pas à flasher leurs attributs lorsque requis. Oui-oui, pareil comme quand cet abrutit de Tommy Lee le demande.

Non mais, pendant la pièce 17 Girls in a Row, il y a – on vous le donne en mille – dix-sept nymphettes qui sont montées sur scène pour se trémousser les lolos et montrer un peu de peau. Carrément ortho, yo. Quiconque a déjà lu The Dirt (l’autobiographie du Crüe) sait que l’adage « Sex, Drugs and Rock n’Roll » était le mantra du genre, il y a déjà 30 ans. Mardi soir au Metropolis, c’était comme si on y était. Du gros fun sale, bête et innocent en sacrament, autant sur scène que dans la salle. Pas banal.

Setlist :

Pussywhipped
Tomorrow Night
Asian Hooker
Just Like Tiger Woods
Eyes of a Panther
Gangbang at the Old Folks Home
If I Was the King
Guitar Solo
Turn Out the Lights
Party Like Tomorrow Is the End of the World
Girl From Oklahoma
The Burden of Being Wonderful
17 Girls in a Row
Gloryhole
Death to All but Metal

Rappel :

Community Property
Party All Day (Fuck All Night)

PHOTOS : KRISTOF G.