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[critique concert] DIE ANTWOORD : contagieux électro-MCs venus d’ailleurs

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Dans le coin gauche, Yo-Landi Vi$$er, lolita (a)dorée et mutante ultra-sexuée.

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Dans le droit, Ninja, flegmatique white-trash au corps atrocement encré.

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Derrière, DJ Hi-Tek, mutant masqué aux beats surdimensionnés. Tel qu’annoncé en grande pompe en février dernier, la Sainte Trinité de l’électro-rap patraque étranger fit vibrer solide un surpeuplé/survolté Metropolis vendredi dernier. OUI, C’ÉTAIT EFFECTIVEMENT COMPLÈTEMENT DÉMENT.

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Non, Die Antwoord (la réponse en afrikaans) ne vient pas d’une autre planète, mais plutôt d’un autre continent : celui torride et d’ébène, plus précisément d’Afrique du Sud, pays de leur pote réal’ Neill Blomkamp (District 9, Elysium) qui a, il y a plusieurs décennies déjà, subit l’apartheid.

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Depuis leurs derniers passages en ville en tête d’affiche (en juillet 2010 au National, alors qu’ils repassaient en octobre de la même année au Metropolis), le trio a revampé leur spectacle, en ajoutant notamment tout plein de cool projections, ainsi qu’un DJ booth à pallier, où peuvent aller se jucher les deux MCs, qui se complètent parfaitement, tel le yin et le yang.

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De plus, la présence de deux danseuses dynamisait joliment l’aspect spectacle, en particulier lors des quelques moments chorégraphiés avec Ninja, lorsqu’elles ne twerkaient à outrance dans ou sans leurs joyeusement bariolés pyjamas une-pièce.

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Bien que l’intro funéraire (satanique?) s’est longuement étirée (une bonne vingtaine d’interminables minutes), ça n’en prenait plus pour refroidir la salle, qui fut gonflée à bloc durant tout le concert, qui fut amorcé par la rude et hachurée Fok Julle Naaiers, balancé d’emblée par un DJ Hi-Tek en super forme.

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Quel performeur ce Ninja, qui arpente la scène tel un prédateur (sexuel échappé de taule?). Et quel rappeur. Il n’a rien, mais vraiment rien à envier à Eminem. Lors du concert, on se surprit à se dire que Watkin Tudor Jones ― de son vrai nom ― est ni plus ni moins que le plus grand rappeur blanc d’aujourd’hui.

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D’ailleurs, pour leur plus récent hit, Pitbull Terrier, notre Vanilla-Ice-qui-déclasse est arrivé portant le terrifiant masque de clébard qu’il arbore dans le sanglant vidéoclip (dans lequel on référence sympathiquement le Chat Noir Chat Blanc du réal’ gitan Emir Kusturica, tout en mettant de l’avant la dualité noir/blanc de leur patrie). Désolé, on n’a pas de photos pour vous, comme le « pit à photo » est toujours limité aux trois premières chansons (ouin, c’est comme ça).

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Évidemment, la rutilante Yo-Landi s’est retrouvée en sous-vêtements, après un passage dans ses leggins dorés caractéristique pour le désormais classique Rich Bitch, livrée énergiquement avec cette voix si angéliquement impossible. Or, c’est pendant I Fink U Freeky que ça a VRAIMENT levé. En fait, on a presque pensé que le balcon allait lâcher, car TOUT LE MONDE pogotait intensément de haut en bas, autant à l’étage que sur le plancher des vaches.

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Si on eut droit à plusieurs titres de leur tout frais petit dernier, Donker Mag (qui vient à peine de sortir), tous les hits y sont passés, de Fatty Boom Boom à Rich Bitch, en passant par un medley Beat Boy et Evil Boy (avec à l’appui un gros gonflable excité à la Casper bien membré), Cookie Thumper et Baby’s on Fire, avant de finir, en rappel, par l’essentielle Enter the Ninja.

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On en reprendrait n’importe quand. À quand un show extérieur, style à Osheaga?

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Ça serait fokken ZEF.

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