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[chronique] M.E.T.A.L. – CHAPITRE III (les_valeurs)

PrimateFeet

Comme « le trois fait le mois », à chacun de ces jours-là, Kristof G. tentera tant bien que mal de décortiquer l’ADN de ce tonitruant phénomène, qui donne parfois à ses disciples quelques solides acouphènes, ecchymoses et surtout beaucoup trop de fun.

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CHAPITRE III : CŒUR D’HEADBANGER (LES VALEURS)

Qui a dit que les métalleux (aussi appelés cheveux, poils ou pouilleux) ne sont que des arriérés mal lavés (un croisement entre chimpanzés et hominidés) sans dignité ni valeurs à proprement parler? Derrière leurs longues tignasses (ou crânes désormais dégarnis), chandails de bands, jeans skinny et autres vestes sans manches assorties (plein de clous, macarons et patches aux variés coloris), se cachent des gens intègres, authentiques et toujours prêts à s’amuser avec leurs pairs, et ce, jamais (rarement, du moins) au détriment d’autrui. Voici en vrac quelques valeurs défendues par le métalleux moyen.

Kvelertak

La camaraderie

Bien souvent, hordes d’amis de longue date aimant le rock se retrouvent dans des bars ou sur des terrasses avant les concerts, en particulier ceux des groupes d’hier/d’antan, histoire de lever le coude joyeusement à la santé du bon vieux temps. Si quelqu’un perd pied et tombe sur le sol dans le mosh pit ou en body surfant, il y a toujours des âmes charitables pour l’aider à se relever. Rares sont ceux qui vont dans le pit pour péter des yeules (même si on ne peut pas en dire autant des certains amateurs de shows hardcore, où l’on retrouve moult coudes saillants, manteaux cloutés, divertissants moulinets, katas et cetera). À la sortie de concerts épiques (lire : qui ont pas mal brassé/sué), il n’est pas rare de voir et entendre de multiples bandes de potes métalleux gueuler leur joie de leurs éraillées voix, que ce soit dans la rue (devant la venue) ou dans le transport en commun (donnant des balades de métro odorantes mais non moins mémorables).

Le respect

Si plusieurs dames fans d’hair metal ne se gênent pas pour exhiber pas mal de peau lorsque suggéré par leurs rockeurs préférés (i.e. Mötley Crüe, Rob Zombie, Steel Panther…) lors de leurs respectifs shows, on n’a rarement entendu de plaintes du côté des gars, bien évidemment. Cependant, lorsque des demoiselles plutôt téméraires, énergiques et sans inhibitions s’aventurent dans le mosh pit, montent sur les épaules de leur homme ou encore grimpent sur la foule pour se faire transporter par des centaines de paires de suintantes mains, ces dernières sont rarement baladeuses. Fort heureusement.

MastoRush

Le partage

Bien avant que les internets (dont le novateur mais défunt logiciel Napster, au grand dam de cet avorton de Lars Ulrich) ne leur rendent la tâche plutôt facile (notamment les fonctionnalités share/like de Facebook), les métalleux d’ici et d’ailleurs correspondaient par courrier (avec des timbres et du papier, vous vous souvenez?), en se postant des cassettes tapées, afin de diffuser leurs sous-terraines trouvailles, à grands coups de démos, d’albums ou d’enregistrements en show. Et que dire de leurs accoutrements aux couleurs de leurs groupes préférés, dont ils arborent volontiers les logos avec fierté (à travers t-shirts, patches et autres macarons), afin d’aider à populariser le nom, donc partager la bonne nouvelle à leurs compatriotes, qui sont légions.

La loyauté

Nul métalleux ne recherche que le hit de l’heure. Oh non. Lorsqu’il aime un band, il achète le ou les disques (en CD ou LP), va voir le show et porte le t-shirt (voir sous partage). Il écoute l’album dans son entièreté (à plein volume, normalement), car l’ordre des chansons est important. Il se noie dans sa pochette (dont les œuvres peintes ou dessinées qui y figurent s’apprécient beaucoup mieux en format vinyle, évidemment) et lit le livret (paroles et crédits) d’une traite, afin de voir quels sont les bands mentionnés dans les remerciements en quête d’éventuelles découvertes. Il est un fan, un vrai, et fier de l’être en s’il vous plaît.

SuicideSilence

La tolérance

C’est bien connu, les métalleux sont des esprits libres et ouverts, pas de doutes là-dessus. Jadis, durant l’âge d’or du thrash metal, il cohabitait plutôt bien avec les fanas d’hardcore qui, eux aussi, appréciaient ce sous-genre aussi appelé crossover. Bien souvent, lorsqu’on jette un coup d’œil à la collection de disques du métalleux moyen, il n’est pas rare de retrouver une multitude d’albums non-métal, que ce soit de la musique classique ou progressive, en passant par les racines du genre (heavy rock, blues, rock n’roll…), des trucs plus grunge ou carrément gothiques (dark wave, industriel) ou même parfois du rap (par ailleurs, on se souviendra qu’Anonymus reprenait régulièrement Fight for your Right (to Party) des Beastie Boys en concert — comme lors de cette tournée mémorable Pollywog ’98 avec Anthrax). Dans certains cas, on peut même retrouver un disque de Julien Clerc. Sérieux.

LE MOIS PROCHAIN : MONTRÉAL = MTL (les_festivals)

[calendrier] M.E.T.A.L. : JUILLET 2014 : cliquez ici

HEAVY

PHOTOS : KRISTOF G.

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M.E.T.A.L. : Maléfique Esprit Tout Autant Lexical.