Comme on avait moins été sage et qu’on avait un peu profité de la bière pas chère du VIP la veille, on arriva au Parc Jean Drapeau un peu moins frais et dispo mais toujours aussi avide de plus de musique brutale. Toujours aussi ensoleillé pour cette 2e journée d’Heavy Montreal. evenko a le cul bordé de nouilles, comme le dirait les gars de Gorija.
On arriva tôt histoire de ne pas manquer Grimskunk, qui jouait cette fois sur la grande scène, la même que Slayer, ce qui réjouissait assez le bassiste-chanteur Vincent Peake (Groovy Aarvark, Sabbath Café, Floating Widget…), qui était lui aussi venu rocker la veille, fidèle à son habitude.
Évidemment, le groupe de ces vieux routiers que sont les Joe Evil (claviers, voix), Franz (guitare, voix), Peter Edwards (guitare) et Ben Shatskoff (batterie) sait quoi faire sur scène et comment faire lever une foule. Cette dernière était toute de même impressionnante et, qui plus est, énergique en ce début de journée. Silverhead! Don’t Hide! Bref, ça commençait drôlement bien (après Bat Sabbath qu’on entendit de loin, alors qu’on était parti s’alimenter).
On passa sur Death Angel pour aller sourire en regardant/écoutant Nashville Pussy. Ils ne réinventent rien avec leur AC/DC aux accents Motörhead-iens, mais ça fait la job en ta’, comme disait l’aut’. Comme un bon pâté chinois.
En pris une petite pause pour aller chiller au VIP avec la pègre du Heavy Montréal, qu’on retrouve année après années. Les dudes de Boulevard Brutal (Seb, Burn et Alex), leur pote Lafontaine, Charlot et sa gang, les collègues de chez Voir (Christine, Klimbo et Mihaela) et plusieurs autres. On a bien ri en voyant (sur l’écran géant du VIP) le claviériste d’Epica arriver avec son clavier en demi-lune qu’il portait telle une jupe – pas très métal, non. Et que dire de sa jolie chanteuse sinon qu’elle ressemblait vraiment beaucoup à Lana Del Rey.
Le clou de la journée, le show à voir pour plusieurs, était sans contredit Body Count. Sérieux, TOUT LE MONDE avait hâte de voir ça.
Y’avait sûrement un peu de nostalgie et de plaisir coupable dans ce démesuré engouement. Peut-être que certains voulait se marrer des hilarantes paroles d’Ice muthafuckin’ T (bitch!).
D’autres espéraient peut-être voir la plantureuse Coco, épouse de monsieur T, et ses courbes chimiques et/ou affriolantes aux abords de la scène (avec ses pantalons roses plus que moulants).
Lorsque Body Count’s in the House lança le bal, on fut instantanément conquis. Le riff de There Goes the Neighborhood (Ernie C assure!) scella le deal. Aussi, la participative Talk Shit Get Shot fut assez efficace merci, alors que l’irrésistible hymne Copkiller fut offert en fin de parcours.
Wow, Ice T a vraiment mis la foule dans sa petite poche d’en arrière. Le seul bémol fut la non-présence de Tom Araya de Slayer sur leur reprise de Disorder (The Exploited), tirée jadis de la trame sonore du film Judgment Night. Ça aurait teeeeeellement été faisable et le fun. Tant pis.
Twisted Sister était un super forme malgré ses 40 ans d’usure.
De plus, c’était l’alignement original du groupe, que nous confirma, pas peu fier, Dee Snider, leur déterminé et bouclé blondinet de chanteur.
Une vrai bête de scène ce Snider, qui est vraiment trop photogénique, même s’il a laissé tombé le maquillage de clown.
Par contre, on ne peut dire la même chose du bassiste Mark Mendoza ― qui faisait littéralement peur avec sa barbe te ses cheveux beaucoup TROP noirs (personne ne lui a dit que des cheveux blancs, ça ne tue pas?).
La bande à Snider (dont ce binoclard de Jay Jay French à la guitare) s’est fort bien débrouillé, balançant ici et là leurs hits d’antan, We’re not Gonna Take it en tête.
Pendant que Lamb of God s’activait sur une des grosses scènes, Truckfighters (de Suède) nous torchait le cul solide, avec son stoner ultra fuzzé qui n’était pas sans rappeler (dans le bon sens du terme) Kyuss. À découvrir!
Les impitoyables Slayer fermaient la journée et du même coup ce week-end d’auditives hostilités.
Depuis la mort prématurée de Jeff Hanneman l’an dernier (à l’âge de 49 ans) et de l’énième départ de Dave Lombardo, les membres originaux, Tom Araya (voix, basse) et Kerry King, tiennent le fort, appuyés de mains de maitre par Gary Holt (guitariste d’Exodus) et de Paul Bostaph (batteur, qu’on a pu voir avec Testament, Exodus, Forbidden…).
Sérieux, depuis leurs débuts, Slayer n’a jamais renié ses racines (Diabolus in Musica n’est pas si pire que ça). Du bon gros thrash sale qui décape. Punitifs sont les riffs, souvent mutants et puissants, appuyés par des rythmiques de char d’assaut et les cris de guerre d’Araya. Ô combien satisfaisant.
Hier soir, avec la trâlée de classiques (War Ensemble, Born of Fire, Captor of Sin, Seasons in the Abyss, Angel of Death, Raining Blood…), legions de métalleux sont repartis prendre le métro les oreilles bourdonnantes avec un sourire grand comme ça.
Slayer, still reigning.
À l’an prochain, Heavy Montréal. \m/
PHOTOS : KRISTOF G.
Dommage, t’as raté 2 putain de bon shows dans ton w-e: Whitechapel et Unearth, brutaux et énergiques.
erratum: Reign in Blood. kthnxbye.
Content que tu aies aimé Whitechapel et Unearth, quoique je ne sois pas trop fans de metalcore.