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[chronique M.E.T.A.L.] – CHAPITRE VI (l’Halloween)

À chaque début de mois que Dieu ou le Diable fera, Kristof G. tentera tant bien que mal de décortiquer l’ADN de ce tonitruant phénomène, qui donne parfois à ses disciples quelques solides acouphènes, ecchymoses et surtout beaucoup trop de fun.

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CHAPITRE V : SOUNDTRACKS POUR MANIAQUES (L’HALLOWEEN)

Ah, le shock rock, avec ses histoires de costumes, maquillages et de masques en plastoc. On y reviendra, ne craignez pas. Car, mon gars, ce soir, on parlera plutôt cinéma. Pourquoi? Parce qu’en octobre, on se prépare à fêter l’Halloween. Et quoi de mieux que se taper des séries B qui savent thrasher, mosher, headbanger, vous me direz?

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Six-cordes, spray net et des litres de faux sang

Alors que Mötley Crüe cartonnait solide avec leur désormais classique album Shout at the Devil et venait de jouer au US Festival, le groupe W.A.S.P. se retrouvait non seulement sur la trame sonore de The Dungeonmaster (1984) mais aussi à l’écran pour un spectaculaire caméo, dans cette production Charles Band (le type derrière Wizard Video, Empire Pictures et la série Puppet Master). Faut le voir pour le croire. L’année suivante, Demons (1985; Dèmoni), l’ultra-divertissant film d’horreur italien de Lamberto ‘fils de Mario’ Bava, nous balançait en pleine gueule du Accept, du Saxon et même un tube du susmentionné groupe de Tommy Lee.

L’année suivante, les Australiens d’AC/DC signaient Who Made Who, la trame sonore rockant pas mal de l’adorablement inepte film de machines (des camions oui, mais aussi des couteaux mécaniques!) maléfiques Maximum Overdrive (1986). Cette agréable immondice fut non seulement écrite mais également réalisée par le célébrissime auteur horrifique Stephen King, qui ne retoucha plus jamais à la caméra par la suite. Et on comprend immédiatement pourquoi après le visionnement. Sympathique mais facultatif (sauf pour les eighties nostalgiques et les fanas finis du Némésis de Spiderman, le Green Goblin).

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Les « hair » métalleux de Dokken se retrouvaient sur le record de la meilleure suite des aventures de Freddy, soit A Nightmare on Elm Street 3, sous-titré Dream Warriors (1987); les stars du film ― Robert Englund et une toute jeune et alors inconnue Patricia Arquette ― jouent même dans le vidéoclip de la sirupeuse chanson titre. Cocasse. Parlant de cheveux crêpés, Slaughterhouse Rock (1987) mettait en vedette un quartette de monstrueux rockeurs, la rutilante soundtrack des weirdos de chez Devo et l’île d’Alcatraz (d’où le titre franco Alcatraz Rock). Sérieux. P.S. Le trailer est TRÈS vendeur.

Quant à Shocker (1989; où un tueur en série se faisait griller sur la chaise électrique avant de devenir du courant alternatif meurtrier!) de Wes Craven, il détenait une trame sonore remplie de métal en fusion, de Megadeth (reprenant No More Mister Nice Guy d’Alice Cooper) à Iggy Pop, en passant par Dangerous Toys. Sérieux, on déconne : y’a rien d’autre d’intéressant à part ces trois-là ― mais le film est très fun. L’année suivante, au générique de Leatherface, le 3e et pas trop réussi épisode de la franchise Massacre à la Tronçonneuse, on retrouvait notamment Laaz Rockit, Sacred Reich et Death Angel. Du gros thrash pour aider à avaler ce gros bordel de film, mettant pourtant en vedette Ken ‘Dawn of the Dead’ Foree et un tout jeune Viggo ‘Aragorn’ Mortensen. En tous cas.

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Les Manson brothers?

Les fanas du cinéma d’horreur indépendant connaissent la petite histoire derrière The Manson Family (2003). Présenté à Montréal en 1997 au Festival Fantasia (sous le titre de travail de Charlie’s Family), le film de Jim Van Bebber avait été amorcé en 1988 avant de finir par voir enfin le jour sous sa version finale 15 ans plus tard, après que l’icône métallique Philip H. Anselmo (Pantera, Down, PHA and the Illegals, etc…) ne se décide à financer l’œuvre.

Qui plus est, avec Download (projet parallèle de cEvin Key de Skinny Puppy), Anselmo cosigna la majorité la soundtrack, que ce soit en solo ou encore avec plusieurs de ses différents projets, soit Superjoint Ritual, The Disembodies, Body and Blood, The Swingin Anselmo’s et Southern Isolation. Dans le long métrage, le balèze gueulard prête également ses graveleuses cordes vocales au personnage de Satan. Quand même. Dommage que le résultat n’arrive hélas pas à la cheville des attentes…

Par ailleurs, en 2001, Necrophagia (l’un des nombreux projets d’Anselmo, qu’on retrouve également au générique de The Manson Family) a également rendu un hommage en forme de mini-album à Cannibal Holocaust, ce choquant, raboteux et influent classique du cinéma d’exploitation italien.

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L’ancien protégé de Trent ‘NIN’ Reznor, Marilyn Manson (dont le look a clairement inspiré l’incroyable Ghosts of Mars de John Carpenter), a tourné toute une panoplie de vidéoclips des plus freaks, en particulier ceux de l’album Antichrist Superstar, en plus de signer la trame sonore du tout premier film Resident Evil (2002), dérivé sur-vitaminé de la populaire série de jeux vidéo (qui n’ont rien à voir avec les films, d’ailleurs) qui engendra lui-même plusieurs séquelles moyennant regardables.

Le groupe du cadavérique et longiligne gothique s’est retrouvé sur d’innombrables trames sonores horrifiques pas trop réussies, comme l’adaptation raté de l’efficace bédé Spawn (1997; avec aussi Metallica, Slayer, Filter et tout plein d’artiste et DJs techno), la refonte mitigée d’House on Haunted Hill (1999), la séquelle incongrue Book of Shadows : Blair Witch 2 (2000), l’inutile Dracula 2000 (2000; incluant également Slayer, Pantera, PM5K, Static-X, Monster Magnet, SoaD…), le pauvre slasher Valentine (2001; avec Deftones, Rob Zombie, Filter…), entres autres.

Parmi les plus réussis films auquel Manson prêta une chanson, on retrouve heureusement la correcte adaptation du roman graphique From Hell (2001) du fascinant Alan Moore, le distrayant Saw II (2005; avec Puscifer, QotSA…), l’amusant et très gore hommage aux slashers des eighties Hatchet (2006), ainsi que le délicieux omnibus Trick or Treat (celui de 2007 – on reviendra sur celui de 1986).

De plus, aux côtés de son (relativement) fidèle bassiste Twiggy Ramirez, on put également voir le provocateur et bien encré chanteur très brièvement jouer dans l’excellent Lost Highway (1997), en plus de voir une couple de ses pièces figurer dans la bande originale dudit inquiétant long métrage (produite par Mr.Self-Destruct lui-même) du grand David Lynch, quand même.

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Autres trames sonores plus ou moins gothiques et icônes métalliques

Il y a déjà 2 décennies, The Crow (adapté de la bédé du même nom) a impressionné les masses avec sa violente romance, son tragique tournage (l’accident mortel de sa star Brandon ‘fils de Bruce’ Lee), mais surtout sa trame sonore joliment tonitruante. Au menu, le groupe de Reznor (reprenant du Joy Division), RATM, Helmet, Pantera, Rollins Band… et plusieurs groupes alternatifs d’antan. Fortiche. On se souviendra également du divertissant Demon Knight (1995, d’après Tales from the Crypt, avec la femme de Will Smith et le cool Billy Zane), qui incluait des pièces de Filter, Megadeth, Rollins Band, Pantera, Ministry et Machine Head, entre deux séquences démoniaques plus ou moins efficaces.

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Mais où sont donc les rois du shock rock adorant être devant ou derrière la caméra, tel que les KISS, GWAR, Alice Cooper et Rob Zombie de ce monde toujours plus horrifique? Patience, on se les garde en banque (tout comme Anthrax et Cradle of Filth, d’ailleurs), afin de leur faire leur fête dans une ultérieure chronique halloween-esque. Évidemment, on se reparle de Trick or Treat (du bonbon pour les métalleux) également.

[calendrier] M.E.T.A.L. : OCTOBRE 2014 : cliquez ici.

LE MOIS PROCHAIN : DIVINS NECTARS POUR MOTARDS (les alcools : suite et fin)

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PHOTOS : KRISTOF G. (sauf celle d’Anselmo et votre scribe, ci-dessous, par Patrik Pigeon).

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M.E.T.A.L. : Manson, un Resident Evil, Twiggy et Anselmo, sur la Lost Highway, yo.