Oh. My. God. Quel concert spectaculaire! On peut enfin mettre une croix (à l’envers?) à côté du nom de King Diamond sur notre liste de concerts à voir absolument. Car le légendaire danois et son groupe éponyme étaient enfin en ville, en chair et en os, hier au soir, au très approprié ancien théâtre L’Olympia. On se rappellera qu’il dût annuler sa dernière présence montréalaise, alors qu’il devait se produire au Club Soda – où il avait performé en 2003.
D’emblée (après le tour de chant du groupe d’hard rock très vintage finlandais Jess and the Ancient Ones), on fut solidement impressionné par l’imposant attirail scénique qui occupait l’ensemble des planches.
Ceinturant le devant de la scène, une clôture de fer forgé ― digne des plus glauques cimetières de Transylvanie ― avait été érigée. Ça donnait le ton direct en partant. Sans oublier ces colonnes surmontées de crânes cornus.
De part et d’autre de la batterie, des escaliers menaient à la plateforme arrière, où le chanteur allait souvent dominer la foule en délire; la salle était joliment remplie (presque qu’à pleine capacité) de fans ultra-démonstratifs et gonflés à bloc.
En plein centre, trônait un immense pentagramme méphistophélique (i.e. pareil comme la pochette de Venom), plus précisément le sigil de Baphomet, emblème de l’Église Satanique d’Anton LaVey, dont fait réellement partie monsieur Diamond.
Finalement, deux imposantes croix inversée d’embrasaient régulièrement comme de formidable parenthèses de feu, devant de grandes toiles de fond, qui changeaient aux 4-5 chansons.
Comme rien n’est jamais de trop avec les groupes dits de shock rock (Alice Cooper, KISS, Rob Zombie, Ghost et cie), on eut également la visite de personnages féminins hauts en couleur : une espèce de sorcière en chaise roulante, une prêtresse gothique assez sexy merci, une marionnette humaine… Fun.
Évidemment, tout ce bataclan aurait eu clairement l’air ridicule si la musique n’avait pas tenu la route. Et au niveau heavy métal théâtral (un poil power, parfois doom et toujours lourd et virulent), on a été salement servi, les amis.
Si King Diamond sait fort bien s’entourer de talentueux musiciens (le guitariste original Andy LaRocque en tête — celui aux cheveux moins longs, à droite, 2 photos plus loin), son registre vocal est toujours aussi impressionnant, passant d’opératique à démoniaque en un rien de temps. Hier soir, l’homme de 58 ans (qui a subit un triple pontage en 2012) était spectaculairement en forme; aurait-il fait un pacte avec Satan il y plus de trente ans?
Blagues à part, au niveau alignement de chansons, on a été fort bien servis, avec une bonne quinzaine de classiques tirés de la plupart de ses albums solos (incluant un medley de Tea / Digging Graves / A Visit from the Dead), avec un accent particulier sur Conspiracy (1989). On a même eu droit à 2 pièces de son premier groupe, Mercyful Fate, soit Evil et Come to the Sabbath.
Tel que prédit, on en est ressortis totalement conquis, ridiculement souriants et on-ne-peut-plus réjouis d’avoir passé une couple d’heures dans l’univers grandiloquent, sombre et coloré du démoniaque scandinave, qui est sans l’ombre d’un doute l’un des plus charismatiques et divertissants frontman de l’histoire du métal.
PHOTOS : KRISTOF G.
Plus beau foulard EVER (voir sur Instagram).