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[critique concert] MAYHEM + WATAIN : en rouge coagulé et noir foncé

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Lorsqu’on a eu vent que cette sombre tournée (le Black Metal Warfare tour) allait s’arrêter à Montréal (dans un Club Soda bien rempli, lundi dernier), on s’est instantanément dit que ces scandinaves groupes prêtant allégeance à Lucifer feraient de bien belles photos.

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Eh bien, ce n’était pas du tout faux, peut on constater un peu partout dans ce topo, avec tout plein d’imagerie diabolique ET ultra-métallique.

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On se doit d’avouer que ce si sombre et crade sous-genre qu’est le black metal n’est hélas pas notre tasse de thé.  Sacrilège? ‘Faut bien parfois sortir de sa zone de confort, même si on doit affronter un trop plein de neige.

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Mais pourquoi diable ne pas aimer, vous vous demandez? Probablement à cause de beaucoup trop d’enregistrements du genre aux sonorités croustillantes et opaques, qui peuvent aisément en rebuter plus d’un.

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Et peut-être également grâce à sa livraison extrême remplie d’intensité, parfois assez exigent pour l’oreille même la plus exercée — à notre décharge, sachez qu’on kiffe pas mal de sous-genre des plus brutaux, du thrash au death, en passant par le grind, le mathcore et autres trucs pas facile d’approche.

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Or, les Suédois de Watain sont débarqués avec un incroyable décor Halloween-esque, qui semble tout droit tiré d’un parfait film d’horreur. Bref, la toile de fond d’une bien belle messe noire d’une heure. Le bonheur (en mode terreur). Pas de tête de cochons décapitées cette fois-ci (dans leurs habitudes scénique, pourtant), même si leurs vêtements de scène sentaient tout de même l’hémoglobine porcine en putréfaction (très intense pour les naseaux au devant de la scène).

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Néanmoins, ils ont su conquérir votre scribe, avec leurs riffs bien lourds ou dans l’tapis, couplés à d’incessants cris trempés d’un désespoir plus qu’approprié. Pas le choix de se procurer leurs cinq albums parus depuis leur formation en 1998.

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Écrire que Mayhem était attendu relèverait de l’euphémisme le plus brutal. Leurs problèmes avec nos douaniers y sont diamétralement liés.

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Formé en 1984, le légendaire groupe est en fait le tout premier groupe norvégien du genre. Rien de moins que des pionniers.

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On ne pourrait passer sous silence la fascination provoquée par leur passé on ne peut plus morbide.

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Premièrement, ils ont trempé dans cette vague d’incendies criminels liée au mouvement, au début des années 1990 (des églises, rien de moins).

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Ensuite, Dead, leur ironiquement nommé chanteur, s’est suicidé en 1991, dans la maison qu’il partageait avec son collègue guitariste Euronymous.

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En arrivant chez lui, ce dernier s’est empressé de prendre une photo du corps ensanglanté de son chanteur avant d’appeler la police; elle fut utilisée par la suite comme couverture d’un des albums du groupe.

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Finalement, ledit guitariste fut assassiné deux ans plus tard par son ex-pote Varg ‘Burzum’ Vikernes.

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Des gens étranges, vraisemblablement. Peu recommandable, indubitablement.

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Avec des noms fabuleux cependant. Le présent alignement inclut le bassiste et membre fondateur Necrobutcher, le métronomique batteur Hellhammer (depuis 1988), le barbouillé et théâtral vocaliste Attila Csihar, ainsi que les guitaristes Teloch et Ghul.

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Incroyable, n’est-ce pas? Ce fut un concert assez particulier, il va sans dire. Notre tout premier en 2015. Intéressant. Dommage que les délicieuses bières du commanditaire de la soirée (la micro-brasserie Le Trou du Diable, de Shawinigan) n’aient été offertes qu’aux musiciens…