Mardi soir, encore au repos forcé. Anyway, la carte est loin d'être géniale ce soir. Nathalie Choquette, Dany Bédard. Autant rester à la maison pour regarder Symphorien.
Mercredi. Arrivé à 18h00 au Pigeonnier, on constate avec bonheur que Karkwa se débrouille fort bien sur scène, malgré la timidité d'une foule pas encore tout à fait extraite du bureau, et qui attend surtout la prestation que donnera plus tard Louise Attaque. Une petite fille blonde se dandine sur la galerie de presse : c'est la mienne. Elle réclame d'autres chansons, insatiable, et fait ainsi le bonheur de ses parents qui la gavent de musique depuis la naissance. Allez bébé, shake ta couche.
Suivent les gars de Malajube. Le terrain commence à déborder de monde, il fait toujours clair, le ciel menace, mais c'est de la frime. Pas une goutte sur Québec. Ehhhh oui, la musique fait plus que donner un sens à la vie, elle indique aussi la voie à suivre aux infâmes cumulo-nimbus qui explosent plutôt à Lévis.
Le spectacle des jujubes commence, après quelques minutes, un dame dans le genre hystérico-perfectionniste se met à haranguer le type derrière la console, affirmant qu'il n'y connaît rien, et que ça sonne la canisse. Bienvenue dans l'univers de Malajube, a-t-on envie de lui crier pour qu'elle cesse son cirque.
Malajube, c'est un peu n'importe quoi, et c'est justement ce qui fait son charme. Puisque sous ses dehors brouillon, on devine à peine le travail qui est pourtant là : structures parfois complexes, textes délirants mais aussi brillants et étoffés, une architecture du plaisir musical qui fait compliqué en ayant l'air de faire simple, sans qu'il n'y paraisse.
En plus l'énergie est bonne, et contagieuse. Peu à peu, le public s'éveille, lève les bras. Ça augure bien pour le prochain spectacle.
Avant que l'endroit n'explose de monde, on oblique vers la Place D'Youville pour y entendre Son Volt, la formation de l'ancien Uncle Tupelo, Jay Farrar.
Le jour tombe, bébé est parti rejoindre Morphée avec sa maman, mon ami Manu est moi aboutissons devant la scène, sur un parterre. cruellement déserté. « Il n'y avait pas beaucoup plus de monde pour le show d'avant non plus», me confie un pusher de disques bien connu de la région. Sur les plaines, c'est Charlebois, et au Pigeonnier, je l'ai déjà dit, Louise Attaque. Et en plus, il y a ce vent et le ciel qui menace toujours, cet emmerdeur.
Mais ce n'est pas le seul problème. Après quelques chansons, la troupe de Jay Farrar n'aura pas réussi à convaincre grand monde, gardant une distance certaine avec son public, mais aussi, étrangement, avec sa propre musique. Comme s'ils jouaient sans coeur, sans y mettre ce petit supplément d'âme qui fait toute la différence, et qui malgré la foule éparse, aurait pu vaincre la morosité ambiante.
Son Volt a plutôt choisi de l'alimenter, et on a l'impression d'être venu voir des gars qui jouent dans leur local de pratique. Qui a crié BORING!?
Le vent continue de souffler sur la place d'Youville, destination : dodo.
Demain, c'est Galaxie 500 au Pigeonnier et la grosse carte pop-punk sur les Plaines. Place au rock.