Ceux qui étaient de la partie lors du précédent passage de Stone Temple Pilots à Québec s’entendent pour dire que le groupe avait plus ou moins volé la vedette à la tête d’affiche ce soir là, les Red Hot Chili Peppers.
Le chanteur Scott Weiland avait alors mis le public dans sa poche, offrant une prestation démentielle, gravée dans l’esprit de ceux qui y étaient, et qui ont fait de cette performance l’étalon à partir duquel mesurer la qualité du spectacle offert jeudi soir, au Festival d’été.
Mais cette fois, c’était au tour de STP de se faire voler la vedette… par le party qui battait son plein devant la scène. Comme si le courant passait entre les gens par cette belle et fraîche soirée d'été, mais pas entre les artistes et le public. Un rencontre sans communion.
Bien entendu, on applaudissait, on écoutait, mais sans ferveur, sans réel enthousiasme.
Le public comme le groupe semblaient sur le pilote automatique, adoptant les conventions inhérentes à ce genre d’événement, sans jamais faire preuve d’authentique passion.
Il en aura fallu du temps à un Weiland décharné, visiblement à côté de ses pompes, avant d’éveiller la bête, mettant fin à d’inaudibles litanies qu’il semblait adresser à lui-même plutôt qu’au public tout en occupant mollement la scène, sans conviction. Prenant les Plush et Interstate Love Song comme rampe de lancement, STP a alors officiellement les hostilités, au bout d’une heure de spectacle.
Trop peu, trop tard?
Autour de moi (pas dans la section VIP, mais bien sur le parterre ouvert à tout le public), ça parlait, ça buvait, ça fumait, tout le monde avait l’air bien content. Mais j’avais plus l’impression d’être à l’ouverture de la terrasse du Maurice ou de l'Aviatic qu’à un spectacle du Festival d’été. Comme si la présence du groupe était devenue secondaire, tout simplement un prétexte à faire la fête. Une série de succès joués correctement, mais sans plus, par une sorte de jukebox de grand luxe que l’on transporte en autocar de luxe et loge au Château Frontenac.