Sans doute un des trucs les plus intéressants publiés à ce jour au sujet des coupures en culture : la chronique d’Odile Tremblay dans Le Devoir* de samedi et dimanche.
Ce qui dit Mme Tremblay, en gros? Notre vision de la culture en est désormais une de paillettes, de flashes de caméras, de tapis rouges. La plupart des quotidiens sérieux n’accordent plus qu’une infime partie de leur espace culturel à autre chose qu’au vedettariat. Elle s’appuie sur le Festival du film de Toronto, duquel elle revient tout juste, pour éclairer son propos.
Le résultat est simple : la confusion s’impose dans la conception du public de ce qu’est la culture, puisque la seule culture qu’on lui présente est celle des vedettes, qui sont en effet pleines aux as. Et qui entend-on se plaindre de ces coupures sur la place publique, dans des galas fréquentés par l’élite? Encore des grosses vedettes, qui sont loin de manger leurs bas, et qui mettent leurs gros sabots.
Bref, M. Tout-le-monde regarde ça, et il se dit : fuck, pourquoi je paierais pour eux, moi? Pourquoi je paierais pour financer leur party? M. Tout-le-monde comprend mal la situation, mais est-ce tout à fait de sa faute?
Remarquez, par ailleurs, il y en a d’autres dont la situation fait vraiment leur bonheur. Les abrutis de l’anti-culture, les convaincus que tout ce que nous produisons n’est que de la merde pour intellos finis. Ceux-là mangent une solide volée sous la plume de Lagacé. Jouissif.
Deux papiers qui permettent de mieux cerner la situation. À lire pour mieux comprendre. Et se défouler un peu, aussi.
*Je voudrais bien vous fournir un lien pour lire la chronique sur Internet, mais Le Devoir, encore convaincu que c’est une bonne idée de réserver ses principaux contenus aux abonnés, a verrouillé le texte de Mme Tremblay. By the way, très chers boss du Devoir, presque tous les journaux, grands et petits (dont, récemment, le New York Times), ont constaté, après l’essai des deux formules, qu’il est préférable de rendre ses contenus gratuits en ligne. Qu’attendez-vous pour en faire autant?
Moi ça me scie les jambes en deux, parce que même dans mon milieu de travail j’en ai entendu du monde « roter » comme Lagacé le dit très bien dans son texte.
J’essaie malgré tout d’avoir encore « un peu » confiance dans la nature des Québécois, mais j’avoue que c’est de plus en plus difficile. C’est particulièrement difficile quand je vois des régions de Québec envoyer massivement des Conservateurs à Ottawa et que je vois que les sondages les favorise encore et toujours. Ça me fait peur, très peur.
Ce qui se passe actuellement au Québec, ça me fait l’effet d’une blessure que j’aurais, un peu comme si je me vidais de mon énergie, mais que je ne puisse pas trouver la source de la fuite. J’assiste impuissant à quelque chose qui je sais, finira par me détruire, et j’éprouve de plus en plus ce sentiment d’impuissance qui me panique.
On pourrait appeler ça une crise « d’angoisse culturelle », est-ce justifié Docteur?