Attendez avant de me pitcher des roches! Ce n’est pas moi qui dis cela, mais Andrew Keen, un ponte de SiliconValley. Son pamphlet, Le culte de l’amateur (comment Internet tue notre culture), il l’a écrit en 2007, et il est mille fois plus destroy que ma petite chronique de la semaine dernière. Ou sa suite.
Sans doute est-il même un peu trop destroy, mais il pose d’essentielles questions sur notre rapport au journalisme, à l'importance des faits et sur la toute-puissance de l'individu face aux institutions du savoir qui sombrent dans la caducité.
Vous pouvez lire le résumé chez Pierre Cayouette.
Ou aussi, aller lire le blogue de Keen.
Ou m’offrir le bouquin en cadeau (version originale ou celle récemment traduite, comme vous voulez), avec ou sans bombe dedans. C’est selon. Pouvez même m'écrire un petit mot dedans. Ce que vous en avec pensé, tiens. C'est comme du 2.0 de l'ère Gutenberg.
Fort moteur de recherche, l’internet révèle selon moi un besoin de modernité, d’évasion et de communication. Non à l’encontre de la culture, surtout celle qui l’utilise pour se faire valoir, elle peut plutôt faire connaître bien des produits culturels, qui seraient possiblement passés inaperçus sans le web. On doit s’adapter au changement, la culture comme le reste, et développer l’habileté nécessaire à survivre.
ROCHE, PAPIER, CISEAU
ROCHE : internet ne peut pas tuer ce qui n’est pas cultivé en premier lieu chez les individus par le biais de l’école ou de l’héritage familial
PAPIER : l’excellent reportage de Patrick Masbourian, dans le cadre de sa série « Sommes-nous », qui se déplace à la Sorbonne pour la Cause du thème de cette semaine « sommes-nous cultivé » – featuring a guest star from VOIR and another participant from Course Destination Monde : François Parenteau
CISEAU : pour de plus amples renseignements
http://www.telequebec.tv
http://sommesnous.telequebec.tv/
C’est con, mais j’ai comme l’impression de prendre deux positions en même temps.
Et en plus, je suis en train de dire que la télévision non plus n’a pas tué la « culture ».
Et je fais de la pub à un chroniqueur en vacance…
« Les enfants d’aujourd’hui, constate-t-il, « sont tellement occupés à s’autodiffuser dans des réseaux sociaux qu’ils ne s’intéressent plus aux œuvres de création des musiciens, des romanciers et des cinéastes professionnels ». »
http://blogues.lactualite.com/cayouette/?p=521
Internet tuera-t-il la culture ?
Bloguons lecture admin 5 février 2009 9:00
L’actualité, sous la plume de Pierre Cayouette
Coudon, vous avez tous reçu le communiqué de presse en même temps ?
Andrew Keen suce des roches. Je sais. ça ne veut rien dire. J’ai été dans l’obligation d’inventer une expression pour témoigner l’immensité et le paroxysme de son imposante connerie.
Je suis un lecteur du Wired Magazine. À travers les innombrables nouveautés technos et les trucs les plus tendances du moment, on y fait l’apologie du web 2.0.
Pourquoi ai-je la curieuse impression de déjà vu qui consiste généralement à casser du sucre sur ceux que je qualifierais içi de relous de la technologie, les noobcakes si glorieusement apellés ?
Nous ne sommes pas tous des chroniqueurs branchés et des citadins éclectiques dont les passes de presse permettent d’aller voir tous les concerts sans payer nos billets.
Bien que je crois me débrouiller plutôt convenablement avec l’interface du web, je ne prétend pas être un spécialiste aux mille et un raccourcis sur le clavier permettant instantanément de configurer la totalité de mon laptop en Linux.
Mais j’ai droit à mon point de vue et je n’ai pas à justifier celui-ci avec quelques autorités morales ou législatives; c’est cette liberté qui existe encore sur internet qui permet l’ultime exercice de la démocratie.
Internet=Culture=Voir
Si internet n’existait pas, je ne pourrais pas avoir accès au merveilleux monde de la culture de Voir tous les soirs, dans mes pantouffles, même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous….
Si internet n’existait pas, je ne vous lirais pas puisque je ne suis pas de Québec. De plus, si le Voir n’était pas sur internet, je ne le lirais pas puisque je ne lis pas de quotidien, hebdomaire ou mensuel papier… Vous commencez à me faire penser à Denise Bombardier, qui crache sur le petit peuple tout en gagnant sa vie en apparaissant à TVA et dans des «documentaires» sur Céline Dion…
Un instant, là. D’abord, me comparer à Denise Bombardier, c’est vraiment très méchant. Mais vraiment, là. Très très méchant.
Je vous chicane peut-être un peu, c’est vrai. Mais je pense pas qu’on en soit rendu à la fin de la civilisation non plus.
De plus, je suis bien d’accord avec vous: Internet n’est pas une tare. C’est un outil extraordinaire. Et toujours selon moi, le 2.0, je n’ai rien contre. Mais il y a une sorte de confusion des genres qui s’installe dans tout cela.
Ici, je ne fais que vous aiguiller vers un auteur, et je fais un peu d’humour, du sarcasme, parce qu’on s’est un peu engueulé ces derniers temps.
Autrement, je disais seulement que le journalisme-citoyen et le métier, c’est pas la même chose. À ce sujet, je vous invite à consulter le blogue d’Antoine Robitaille, du Devoir. Et l’entrevue avec Robert Ménard de Reporters sans frontières, dans le Trente: http://www.fpjq.org/index.php?id=119&tx_ttnews%5Btt_news%5D=4559&tx_ttnews%5BbackPid%5D=275&cHash=37694bcc76
On revient toujours à la même chose: oui, Internet c’est magnifique, mais non, on ne devrait pas se prosterner devant. C’est pas la fin du monde, et parfois, trop de voix qui parlent en même temps, ça ne fait que du bruit.
Autrement, ne pas admettre que toute médaille a un revers, c’est quoi sinon de l’aveuglement?
La surinformation, c’est justement cela : de l’aveuglement.
Donc, les gens qui alimentent le web 2.0 et vénère ce qu’ils y voient (un plus fidèle reflet d’eux-mêmes qui les confortent dans leurs positions pratiques), c’est gens-là ferment volontairement les yeux sur les conneries pour ne VOIR que ce qu’il y a de bon relié au phénomène.
Bref, pour en revenir à l’excellente émission de Masbourian sur Télé-Québec, qu’est-ce qu’on y entend de la part de la Québécoise d’origine française ?
La simple remarque suivante : le débat et la polémique sont impossibles au Québec parce que nous sommes ancrés dans le consensus familial par-dessus là-tête.
Le consensus nous enterre vivant.
Exister virtuellement, ce n’est pas exister réellement. Voilà pourquoi j’aime encore ce que je vois imprimé sur du papier… parce que même un truc éditer tous les jours passent par un filtre nécessaire (celui de la supervision et de la correction des faits et affirmations), alors que sur le web… ça fait dur, très souvent.
Même et surtout quand JE me lis ou me relis moi-même. Mais ça, c’est de mes affaires, pas vrai ? Enfin, j’imagine…
Bref, une entrée de blog, ce n’est pas un article, c’est un premier jet mieux ficelé présenté en public.
C’est justement ce qui est remarquable. Les grands pontes de l’inquisition journalistique n’ont pas encore eu le plaisir de sabrer dans le texte en question pour en enlever toute la saveur.
Cette armée d’avocats verreux qui ne désirent que l’absolution inconditionnelle de leurs chefs de pupitre en condamnant toute information susceptible d’être la source d’une action en justice.
Nous nous retrouvons donc avec ce texte qui respire la fébrilité du moment, avec toute sa spontanéité.
Dans la vie de tous les jours, les acteurs de la société que nous sommes, ne prennent pas la peine de réfléchir pendant des heures à ce qu’ils se disent. C’est criant de vérité ou totalement calomnieux mais ca a au moins le mérite d’être honnête.
Ce sont les politiciens qui font les Inquisitions, pas les journalistes.
Et ce sont les croyants qui asseoient confortablement le pouvoir de ceux qui font la chasse aux sorcières.
De plus, réfléchir pendant un an à ce qu’on va dire n’est pas nécessairement gage de vérité, d’équité et de justice.
La conversation est là pour faire naître un échange de bons procédés, sinon c’est inutile.
La science infuse, tout comme la religion, ça ne se discute pas, j’imagine…
Plusieurs parlent de culture en ce monde, et ce qui me reviens tout a coup est cette petite phrase : » La culture c’est comme de la confiture moins on en a plus on l’étends »
Internet nous permets de communiquer partout dans le monde, de s’informer , d’apprendre, d’échanger sur différents sujets…
La vérité absolue n’est qu’illusion dogmatique. La réalité dépend de l’angle avec laquelle on la regarde n’est ce pas ? Tout est une question de point de vue et malgré le fait que chaque chose est intrinsèquement liée, il est possible d’interpréter les faits de mille et une façons différentes.
La vérité, en démocratie, est un consensus sur lequel la majorité des gens s’entendent.
Si on ne fonctionne pas dans ce sens-là, alors on attend une ploutocratie ou une république des sages qui n’a été présente dans l’humanité que lorsque l’Histoire n’en était même pas au 0 christique.
À cette belle évoque du vote à main levée sur l’Agora, les femmes et les esclaves n’avaient même pas le droit de vote (c’est à dire qu’ils n’existaient pas réellement mais virtuellement de par le fait de leur esclavage ou de leur filiation respective). Deux critères de sélection qui excluaient au moins 75 % de la population (les esclaves) et un autre 20 % (les femmes des nobles et des sages).
Ce qui nous donne un 5 % de la population qui dirigent le 95 % restant, oublié dans la marge ou la marde.
Socrate pouvait bien s’amuser à faire le péripatéticien, Platon chanter les louanges de la République idéale et Aristote jouer les conseillers politiques d’Alexandre le Grand dans la Grèce Antique.
My big fat greek wedding n’est pas un film aussi niaiseux qu’on le dit.
Enfin, le personnage du vieil oncle fatiguant qui ramène tout à une initiative des Grecs aux États-Unis n’est pas tout à fait fausse ou aussi risible qu’on pourrait le croire.
Comme quoi la culture populaire et la culture « élitiste » peuvent se répondre joyeusement ou se compléter aisément.
N’est-ce pas Trudeau qui s’amusait à citer La Bolduc et Rimbaud sans distinction dans sa conquête du pouvoir politique ?
C’est fort probable, je ne peux me prononcer sur un homme dont j’ignore les tribulations quotidiennes et dont je ne retiens qu’une immense volonté de fédéralisme et une prétention sans bornes.
Monsieur Desjardins, vous pourriez facilement faire des liens avec deux de vos textes écrits la même semaine. Vous parliez de St-Roch, des vieux qui ne veulent pas voir changer un passé qui n’a jamais existé.
C’est la même chose avec la culture. Si on s’éloigne de la culture « classique », ce n’est plus de la culture… Je vous pourant à tous les jours sur internet des animations flash hallucinantes, dignes des grands peintres du temps, des expositions photos auquelles je n’aurais jamais eu accès avant, sans censure, sans droit de véto du directeur du musée…
Et il ne faut jamais oublié le balancier (et surtout son retour). On va aux extrêmes pour finalement revenir au centre. Ça sera la même chose avec internet. Plusieurs se réseausocialisent et oublient le reste, mais la mode va passer. L’être humain a besoin de beau. S’il le délaisse à l’occasion, celui-ci finira toujours par le rattrapper…
http://monsieur.blogspot.com
Cela a ses contreparties intéressantes, suivez mon ascension Fulgurante, pas exemple: http://www.zone-gnostik.org