Ça va vraiment bien dans le joyeux monde des médias. Pendant les fêtes, j’ai failli sombrer dans la dépression, puis je me suis fait une raison : le monde change, aussi bien m’habituer à écouter des émissions de webradio, de webtélé et lire les nouvelles sur mon laptop le matin, en essayant toutefois de ne pas saloper le clavier avec le beurre de pinotte.
Mais bon, je ne vous apprends rien, ici, j’en suis conscient. D’autant que mon collègue Steve ratisse passablement large, et bien avant moi, en matière de nécrologie médiatique.
Heureusement, il est comme les curés aux funérailles : plein d’espoir. Et il a raison, la terre ne tremblera probablement pas si les quotidiens meurent.
Même pas à San Francisco et à Los Angeles, où leurs grands journaux (le Chronicle et le Times), dansent un slow un peu trop collé avec la faillite, juste au bord de la faille de San Andreas. En fait, ils sont cassés à tel point que le Chronicle figure parmi les dix journaux américains sur la liste des publications quotidiennes en voie d’extinction aux USA. Le journal a perdu 70$ millions l'an dernier, selon Time Magazine.
Je crois en avoir conservé une copie quelque part, puisque je garde souvent des journaux en souvenir de mes voyages. M’en vais à Los Angeles dans quelques semaines, je ramènerai un copie du LA Times. Qui sait, ma fille de 4 ans, quand elle sera ado, me demandera peut-être un jour de quoi il s’agit en fouillant dans mes boîtes de souvenirs, me fixant d'un oeil torve, comme si j’étais un barbare, en apprenant que je lisais mes nouvelles sur des arbres morts, tous les jours. Pire, que j’y publiais mes propres chroniques une fois par semaine.
Anyway, je raconte tout ça parce que ce matin, Steve Proulx parle de la Presse Canadienne qui vient de perdre un gros client : Québécor.
Il reprend la nouvelle de chez Fagstein qui, pour mon plus grand bonheur, fait de la poésie avec l’apocalypse médiatique : Rearranging the deck chairs on the media’s Titanic.
Sérieux, on dirait presque du Leonard Cohen.
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AUDIENCES DU CRTC :
Quebecor juge « indécent » de taxer les Canadiens pour internet.
– le Devoir, 12 mars 2009
J’ai acheté l’édition papier tellement la poésie des deux Steve m’a remué dans mes plus insondables fondements.
Je n’ai pas été déçu.
Un numéro à conserver.
Où on y apprend :
– que Pascal Bruckner se fait traiter de « néoconservateur à la Française » (après tout, le monsieur écrit pour un truc qui s’appelle « Le meilleur des mondes »…) ;
– qu’un Conservateur du nom de Gwynn Morgan (j’ai rencontré des « Gwynn » qui ont des plus beaux noms de famille et des affiliations politiques moins honteuses) a versé 20 000 $ pour attaquer Stéphane Dion et son joyeux « Tournant Vert » (ah, le tourbillon de la vie à la Chambres des Communes !) ;
– que Henri-Paul Rousseau et Power Corporation sont quasiment blancs comme neige, sous la plume de Gérard Bérubé, contrairement à tout ce qu’on raconte en parlant à travers son chapeau d’économiste du dimanche (à moins que ce ne soit du Lundi ?).
Bref, tout ça pour dire que l’exception française est toujours bien vivante au Québec et que le « retard » technologique identifié par Steve Proulx concernant nos habitudes de lecture internet ne sont pas pour demain…
Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers, comme dirait Stephen Harper dans son discours de Brampton.
Un discours qui, heureusement, ne passera jamais à l’histoire comme ceux répertoriés par le livre les 100 discours les plus marquants du XXe siècle, en vente en ce moment dans toutes les bonnes librairies.
Sauvez le journalisme, achetez un journal.
Sauvez la culture, achetez un livre.
Sauvez l’environnement, plantez un Conservateur aux prochaines élections fédérales.
C’est Vitagro qui vous le dit…
Voir et Devoir, la convergence qui rime.
Elle est imaginaire mais mettre à jour une fausse complicité n’est pas toujours un crime.
C’est pas de ma faute, il fallait pas me parler de poésie dans un blogue…