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Poésie médiatique de fin du monde

Ça va vraiment bien dans le joyeux monde des médias. Pendant les fêtes, j’ai failli sombrer dans la dépression, puis je me suis fait une raison : le monde change, aussi bien m’habituer à écouter des émissions de webradio, de webtélé et lire les nouvelles sur mon laptop le matin, en essayant toutefois de ne pas saloper le clavier avec le beurre de pinotte.

 

Mais bon, je ne vous apprends rien, ici, j’en suis conscient. D’autant que mon collègue Steve ratisse passablement large, et bien avant moi, en matière de nécrologie médiatique.

 

Heureusement, il est comme les curés aux funérailles : plein d’espoir. Et il a raison, la terre ne tremblera probablement pas si les quotidiens meurent.

 

Même pas à San Francisco et à Los Angeles, où leurs grands journaux (le Chronicle et le Times), dansent un slow un peu trop collé avec la faillite, juste au bord de la faille de San Andreas. En fait, ils sont cassés à tel point que le Chronicle figure parmi les dix journaux américains sur la liste des publications quotidiennes en voie d’extinction aux USA. Le journal a perdu 70$ millions l'an dernier, selon Time Magazine.

 

Je crois en avoir conservé une copie quelque part, puisque je garde souvent des journaux en souvenir de mes voyages. M’en vais à Los Angeles dans quelques semaines, je ramènerai un copie du LA Times. Qui sait, ma fille de 4 ans, quand elle sera ado, me demandera peut-être un jour de quoi il s’agit en fouillant dans mes boîtes de souvenirs, me fixant d'un oeil torve, comme si j’étais un barbare, en apprenant que je lisais mes nouvelles sur des arbres morts, tous les jours. Pire, que j’y publiais mes propres chroniques une fois par semaine.

 

Anyway, je raconte tout ça parce que ce matin, Steve Proulx parle de la Presse Canadienne qui vient de perdre un gros client : Québécor.

 

Il reprend la nouvelle de chez Fagstein qui, pour mon plus grand bonheur, fait de la poésie avec l’apocalypse médiatique : Rearranging the deck chairs on the media’s Titanic. 

 

Sérieux, on dirait presque du Leonard Cohen.