BloguesDenis McCready

Regarder plus loin que son nez

Dans le débat sur les frais de scolarité, il y a eu plusieurs interventions pour donner une perspective sur la situation.

D’un côté, certains ont plaidé avec de judicieux arguments que le gouvernement dépense plus pour les routes des compagnies diamantaires (une pratique que même Duplessis ne permettait pas!) que ce qu’il va récolter en impôts et redevances (s’il en récolte, compte tenu du régime actuel). Et que ce montant (approx. 300 millions) est très proche du montant récolté par la hausse des frais de scolarité. Le gouvernement du Québec paie des routes aux compagnies qui nous pillent nos ressources naturelles, mais il fait payer les jeunes qui représentent notre meilleure ressource humaine.

D’un autre côté, certain ont plaidé que l’accessibilité à l’éducation par des frais de scolarité plus bas que d’autres pays/provinces est une décision de société, un choix basé sur une valeur simple : investir dans l’éducation des citoyens rapporte à toute la société. On ne parle plus de fric, mais de projet de société.

Maintenant j’attire votre attention sur une conséquence vicieuse d’une hausse que Karen Juliette Lalonde* avait déjà souligné dans le journal « 99 Après l’indignation » l’automne passé.

« La conscription par la pauvreté? » dénonce le recrutement militaire dans les écoles élémentaires et secondaires, et touche à un point important qui prend tout son sens avec l’actuel débat sur les frais de scolarité : pour certains, le seul moyen d’obtenir une éducation est d’entrer dans l’armée. Je vous invite à lire son article et à méditer là-dessus pendant que mes autres idées macèrent dans le jus céphalo-rachidien.

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* Karen Juliette Lalonde a aussi publié une lettre ouverte à Jean Charest l’automne passé :