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La panique et ses symptômes

Prenez les 30 secondes nécessaires à parcourir cet article, et vous comprendrez le déclencheur de ce blogue : un symptôme reconnaissable facilement.

Le Plan Nord servira à payer la dette, dit le PLQ

L’avez-vous vu? Le symptôme? Promettre quelque chose de complètement opposé à ce que l’on a prôné pendant des années, c’est un sérieux symptôme qu’il y a quelque chose qui ne va pas…

Je ne sais pas de quel Plan Nord il parle. Vraiment, ça doit être le Plan Nord d’un autre parti politique, ou celui d’une coalition d’environnementalistes. Le Plan Nord dont M. Charest vante les vertus « payeuses de dette » n’est pas celui du PLQ. Il fallait voir son laquet Serge Simard à la commission parlementaire sur la loi 14 qui révisait le régime minier ; il avait de la misère à justifier ses obstructions aux questions du PQ demandant une hausse des redevances minières. J’ai le mot « vendu » dans la bouche, « traitre » aussi. Je ne sais pas dans quel ordre il faut les utiliser. Peu importe.

Les autres partis ne font guerre mieux : « LE PQ DOIT FAIRE PLUS, LA CAQ NE DOIT PAS SACRIFIER L’ENVIRONNEMENT « À LA HARPER » »

Des gens compétents se sont prononcés sur le Plan Nord depuis plusieurs mois, dont l’ancien premier ministre Jacques Parizeau lors d’un colloque sur le développement minier qui a eu lieu aux HEC.Le potentiel de revenus du Nord québécois est astronomique ; nous pourrions payer la dette, les frais de scolarité et les soins de santé pour les générations à venir en plaçant les redevances et le contrôle de l’exploitation au centre de ce développement.

Hors, le Plan Nord du PLQ est tout le contraire : c’est un plan pour déposséder les QuébécoisES de leurs réserves naturelles. Il se ferait avec un taux de redevances famélique alors que le PLQ propose de payer des routes aux compagnies de diamants. Il se ferait sans que Québec n’ait de représentant sur les conseils d’administration des projets miniers. Il se ferait en donnant à des compagnies privées étrangères pour une bouchée de pain des réserves non-renouvelables du territoire québécois.  Il se fera en volant – encore – les Premières Nations des richesses auxquelles elles devraient avoir accès en vertu de leur ancienneté sur le territoire et en réparation pour le génocide commis contre elles.

Cette proposition de M. Charest de « payer la dette » avec le Plan Nord sent la panique. Ses conseillers politiques ne le disent pas à voix haute, mais M. Charest s’en va vers une défaite historique – une défaite qui va handicaper le PLQ pour au moins 15 ans – et il est rendu à promettre des choses qui contredisent ses propres actions depuis les dernières années. Il est prêt à faire tourner des ballons sur son nez pour gagner notre vote. C’est raté et pathétique.

Un autre symptôme : Charest prépare un projet de loi pour punir les entrepreneurs fautifs. Outre le fou-rire instantané. il faut avouer que c’est trop peu, trop tard. Il fallait y penser en 2008 et assujettir Hydro-Québec à cette loi.

Triste homme politique en panique. Jean Charest aura joué au fonctionnaire en se préoccupant des corporations, au lieu de se préoccuper des citoyens et maintenant il pense qu’en jouant le défenseur de la veuve et de l’orphelin pendant 35 jours nous allons le croire… Triste homme politique en panique. Il est obsolète et j’attendrai le spectacle de son éradication comme on attend une sentence pour un criminel violent, avec un mélange de soulagement et d’amertume dans la bouche.