Le 4 septembre, 125 députéEs seront éluEs à l’Assemblée nationale du Québec.
Un changement dans le mode de scrutin et dans la proportionnalité de la représentation politique n’a pas été possible pour cette élection. Il ne faut pas pour autant laisser cette nouvelle assemblée perpétuer l’érosion démocratique qui a débuté depuis l’arrivée de Lucien Bouchard et qui s’est continué avec Jean Charest.
CertainEs seront rééluEs, d’autres deviendront députéEs pour la première fois.
J’aimerais que tous ces députéEs s’engagent à placer les citoyenNEs et le bien commun au centre de leur préoccupations et de leurs actions politiques, au lieu de favoriser les corporations et les intérêts privés.
J’aimerais que tous et toutes agissent en dignes représentantEs des citoyenNEs à l’Assemblée nationale, y représentant leurs idées et leurs volontés au lieu d’être les porte-paroles des corporations auprès du public.
À partir de demain, exigeons que nos députéEs prennent cet engagement et organisons des consultations publiques dans toutes les circonscription afin de replacer la parole des citoyenNEs au cœur de la démocratie québécoise.
Il faut aussi instaurer des référendums d’initiative populaire afin de permettre aux citoyens de proposer des lois et de les voter. À ceux qui ont véhiculés des campagnes de peur à propos des référendums à répétition sur la souveraineté, je propose ceci :
- Que tous les citoyenNEs du Québec aient le droit de proposer et de voter des lois qui restent à l’intérieur des compétences provinciales.
- Que seule l’Assemblée nationale ait le droit de proposer des référendums si cela implique une compétence fédérale (comme la souveraineté d’une province canadienne, la péréquation, etc.).
Ainsi sans empêcher l’expression citoyenne sur un vaste éventail de sujets, ça éviterait les dérapages sur LE sujet qui a déjà entraîné des crimes, des fraudes, de la désinformation et des conflits.
Un gouvernement qui n’a pas peur des citoyenNEs accepterait que ces référendums ait force de loi.
Si le citoyen ne revient pas au coeur de la démocratie québécoise, cette dernière va disparaître au profit d’un nouveau féodalisme corporatif comme on le voit actuellement aux États-Unis, et nous n’aurons plus aucune raison de nous appeler fièrement des QuébécoisES.
Très intéressantes propositions. Que pensez du mandat impératif et de la proportionnelle? Chacun ne serait il pas un système plus efficace pour s’assurer que les élus ne forment pas une classe détachée des citoyens qui les ont élus.
À l’heure actuelle, on a plutôt le sentiment que les élections servent de blanc-seing à une élite politique qui estime n’avoir plus de compte à rendre pendant le temps qui lui a été alloué. La seule sanction possible pour les citoyens revient alors à une décision de non réelection tous les 4-5 ans. C’est bien faible.
En devenant député, le citoyen élu s’engage à représenter les citoyens et à défendre leurs droits au meilleur de leurs intérêts . Ainsi, selon cet engagement, tout député trouvé coupable de corruption, collusion ou d’abus de pouvoir devrait être remercié de ses fonctions comme n’importe quel employé qui nuit à son employeur. Les politiciens faisant l’objet de tels méfaits ne devraient en aucun cas bénéficier d’une pension payée par les citoyens et devraient être traduits en justice pour être jugé au même titre que tout citoyen qui enfreint la loi. Et pour qu’il y ait véritable justice, que les juges ne soient pas nommés par ceux qu’ils devront éventuellement juger…
Pouvez-vous m’en dire plus sur le mandat impératif? Qu’est-ce que ça implique?
Merci
Le mandat impératif tente de trouver une réponse à ce que Rousseau exprimait ainsi:
« La souveraineté ne peut être représentée par la même raison qu’elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point. […] Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. »
La différence entre mandat représentatif et impératif tient dans la proximité entre peuple et pouvoir. Pour reprendre l’explication qu’en fait le Monde Diplomatique, Rousseau « s’appuie sur l’idée que la souveraineté, appartenant au peuple, ne saurait être « aliénée » ; or le système représentatif maintient le peuple à l’écart du pouvoir dans la mesure où il institue la domination d’une élite (les « représentants de la nation »). Ceux-ci forment, explique le babouviste Buonarroti, « une classe exclusivement au fait des principes de l’art social des lois et de l’administration », avide de « distinctions » et de « privilèges ». »
Quand il dispose d’un mandat représentatif l’élu définit lui-même ce qu’il juge conforme à l’intérêt et à la volonté des électeurs et ne se réfère pas nécessairement à eux pour prendre une décision. La seule sanction possible de ses politiques consiste donc à une non réélection une fois tous les 4 ans. Le mandat impératif, en revanche, stipule que l’élu est un porte-parole des électeurs qui peuvent à tout moment lui demander des comptes notamment par le biais de procédures de révocation.
J’aime beaucoup cette idée. Il faudrait inscrire dans notre système politique un procédé pour destituer un élu qui manque à son devoir et contrevient au mandat qu’il a obtenu.
Comme premier référendum d’initiative populaire, je propose qu’on met fin à cette agaçante, inutile, ridicule et surtout distrayante manie de capitaliser un N/S/L et un E à la fin de chaque mot variable en genre.
Haha! Message reçu. J’ai commencé à faire ça pendant Occupons Montréal. Parfois ça marche, le message est là, mais parfois c’est lourd et encombrant.