Comme c’était prévisible, l’Office national de l’énergie a approuvé l’inversion de l’oléoduc 9B de Enbridge.
Oui à Enbridge pour l’inversion du flux de pétrole vers Montréal
Entre un accord réglementaire et l’actuelle inversion de l’oléoduc, il y a un temps limité.
Le compte à rebours est commencé.
Il n’en tient qu’aux citoyens du Québec de faire arrêter ce projet, puisque ni nos élus provinciaux, ni les élus fédéraux n’en ont la volonté.
Et le trajet vers Montréal n’est bien sûr qu’une étape.
Il y a quelques années, Enbridge voulait inverser et augmenter le flux de l’ensemble du pipeline de Portland-Montréal-Sarnia. Comme l’opposition populaire était trop forte, ils ont décidé d’abandonner, officiellement, la portion Portland-Montréal.
Je dis officiellement, parce qu’en même temps, ils font du lobbying, de même que les ministres du gouvernement Harper, auprès des gouverneurs et des municipalités de Nouvelle-Angleterre pour obtenir les permis.
Et c’est logique: Il faut s’accorder beaucoup d’importance que Enbridge mettrait autant d’énergie juste pour alimenter les raffineries de Montréal, un marché si petit, alors que tous les autres projets de pipelines visent à désenclaver les sables bitumineux pour atteindre les marchés européens et chinois via les raffineries portuaires de la côte: Texas, Colombie britannique et Nouveau-Brunswick. Croire que Portland (Maine) ne les intéresse plus, c’est un peu naïf.
Le but est de pouvoir tripler la production du pétrole des sables bitumineux d’ici 2030. Or, présentement, le marché nord-américain est sursaturé et les trains ne fournissent plus.
Et il ne faudra pas compter sur le PQ (Marois a déjà approuvé le projet), le PLQ et la CAQ pour défendre les citoyens et les intérêts du Québec face aux pétrolières.
Les citoyens préoccupés par les oléoducs peuvent demander l’appui de:
Québec solidaire.
Les Amérindiens.
Le Parti Vert du Canada`
Les organismes environnementales du Québec et Canada.
À l’origine, ce pipeline apportait du pétrole de Sarnia vers Montréal. Le flot actuel du pétrole dedans est finalement une aberration historique.
Ce n’est qu’un retour à la normale.
Personnellement, je ne vois pas en quoi cela est si dramatique et demande une si grosse mobilisation. Tout le monde s’improvise expert en pipeline, viscosité de pétrole, etc.
Mais qui s’y connait vraiment?
Au bout du compte, les raffineries québécoises vont pouvoir s’alimenter en pétrole qui coûte de 15 à 20$ de moins le baril, Le transport ferroviaire de pétrole sera fortement réduit, et des milliers d’emplois seront assurés.
Je trouve désolant de voir tant de gens s’opposer aveuglément à ce projet.
Et si ce projet était refusé? Les raffineries québécoises finiraient par fermer, le méchant pétrole albertain serait raffiné en Ontario et les québécois continueraient de conduire leur voiture comme avant. On serait effectivement très avancé !
On pourrait se vanter, une fois de plus de façon tout à fait factice, d’avoir réduit nos émissions de CO2.
Merci de ce commentaire. Je réponds dans l’ordre.
Ce ne sera pas un retour à la normale, puisque le produit transporté est plus instable et plus corrosif.
Si vous n’avez pas pris le temps de parcourir les articles précédents où je pointe vers des accidents catastrophiques avec les oléoducs de ces mêmes compagnies (entre autre la rivière Kalamazoo aux USA), effectivement votre perception est décalée.
S’informer auprès de sources journalistiques indépendantes et lire des rapports d’experts ne fait pas de tous les citoyens des experts, mais c’est suffisant pour constater le danger que ces projets posent pour l’eau potable.
La promesse des emplois n’est pas une raison suffisante pour menacer l’eau potable de millions de personnes, de plus il n’est pas clair pour le moment que l’oléoduc MTL-Portland ne sera pas lui aussi inversé, ce qui ferait du territoire du Québec une zone de transit avec tous les dangers et bien peu de bénéfices.
Votre perception des conséquences de l’arrêt des projets est une opinion que je ne partage pas.
La cimenterie en Gaspésie va faire hausser nos GES de 3% alors que le Québec est en retard sur ses objectifs de réduction de GES.
Le gouvernement du Québec a manqué à sa responsabilité de confronter Ottawa et d’obtenir des modifications majeures à l’oléoduc Enbridge 9B et semble bien parti pour faire le même applaventrisme devant le projet de TransCanada Énergie Est.
Bien des erreurs dans votre texte:
« Au bout du compte, les raffineries québécoises vont pouvoir s’alimenter en pétrole qui coûte de 15 à 20$ de moins le baril, »
Le but des divers projets de pipelines (Keystone XL, Nortern Gateway, TransCanada et ligne 9b (qui n’est que la première partie du projet Trailbreaker) visent justement à désenclaver le pétrole des sables bitumineux pour l’envoyer sur les marchés européens et chinois. Le but ? Refaire monter le prix du baril au prix international. Parce que présentement, la surproduction a conduit à une sursaturation du marché nord-américain et une baisse du prix albertain (offre et demande: trop d’offre pour la demande).
Alors ce « bas prix » n’est qu’une illusion.
« Le transport ferroviaire de pétrole sera fortement réduit, »
Faux. Les pétrolières prévoient tripler la production (déjà excessive) d’ici 2030.
La question n’est pas « pipelines ou trains », mais « trains ou pipelines + trains ».
» et des milliers d’emplois seront assurés. »
On se demande comment. Aucun emploi ne sera créé à long terme et les raffineries de Montréal s’approvisionneront en Alberta plutôt qu’en mer du Nord. La grosse affaire.
(Bon, c’est un peu plus complexe, mais en gros c’est l’idée).
En plus, vous oubliez certains facteurs. Sans passer à travers tous les éléments de la « malédiction des ressources naturelles » (allant de corruption à détournements des investissements vers l’exportation des matières premières non renouvelables au lieu du développement de secteurs de pointe à long terme), attardons-nous à un seul élément: la valeur du dollar.
Plus le Canada exportera de pétrole bitumineux (surtout s’il peut le vendre au prix international), plus le dollar montera artificiellement. Ce qui nuit (et peut même tuer) nos exportations du Québec. Autrement dit, nos risquons de perdre de plus en plus d’emplois (et de revenus) si le dollar monte trop. Donc, désenclaver les sables bitumineux est la pire chose qui puisse arriver au Québec.
(Je passe sous silence le désastre économique que seront les changements climatiques qui ne font que commencer parce que les médias, contrôlés par les financiers, préfèrent ne pas trop insister là-dessus. Mais ça va nous coûter, et pendant des générations , beaucoup plus cher que ce que le pétrole rapporte aux pétrolières. Pas à nous, aux pétrolières).