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FLN: Misteur Valaire, le choc des cultures

D'un côté, le traditionalisme confinant parfois au conservatisme d'un festival grand public comme la Fête du lac des Nations (exemple: l'assommant morceau de Vangelis précédant les feux d'artifice). De l'autre, l'humour absurde, génération Simpsons, limite baveux/narquois, d'une bande de wizz kids comme Misteur Valaire. Une attitude parfois aux frontières de l'arrogance (exemple: Luis et DRouin faussement ébahis d'entendre le directeur technique de la Fête énumérer les matériaux nécessaires à l'aménagement du site lors de la conférence de presse). Le choc des cultures.

Pourtant, hier soir, interviewés au Téléjournal-Estrie par Mélissa Fauteux, les boys de Misteur Valaire peinaient à camoufler leur toute chauvine fierté. Et lorsque Luis et Kilojules lançaient leurs poings dans les airs, façon Tommie Smith et John Carlos aux Olympiques de 1968, en disposant leur lourd équipement (Apple Store!) sur la scène avant les feux, départager dérision et surexcitation était devenu franchement impossible

Presque émouvante la ferveur paternelle de la présentation de Jean Arel. La voix officielle de la Fête tenait à nous apprendre que Jean-Pierre Beaudoin prédit une carrière internationale à MV et conjurait la foule de les «découvrir». À n'en point douter qu'il s'adressait à la deuxième strate du public assise à l'arrière («J'espère que vous êtes allé pawner vos chaises de parterre», allait leur lancer Luis le concert à peine débuté) plutôt qu'à la très jeune faune massée devant la scène qui elle, avait sans doute déjà vu les Valaire au Téléphone rouge, au Granada, au Festival Juste pour rire, au Festival de jazz ou sur une scène secondaire de la Fête du lac l'an dernier.

Un bon concert de Misteur Valaire somme toute, malgré des passages avec lesquels les convertis à la païen culte valairien et les membres de la diaspora sherbrooklynoise étaient familiers. Côté invités, James di Salvio– je le reconnais même si j'estime l'héritage de Bran Van 3000 négligeable- a galvanisé la foule. Fanny Bloom (La Patère Rose) se balançait avec une lascivité qu'on lui reconnaît de plus en plus. Aux côtés de ses amis en fin de concert, Ariane Moffatt semblait quant à elle avoir du plaisir comme une petite fille (c'est d'ailleurs ce dont elle avait l'air dans son coat rouge 100% vinyle).

J'écris du Téléphone rouge. Plaza Musique ouvre présentement le OFF du lac lac 2009. Chinatown nous apprend à danser dans quelques minutes.