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Jipé Dalpé: dragueur impénitent

C'est la blonde de Jipé Dalpé qui doit être comblée; le chanteur entamait en septembre 2008 des Préliminaires qui durent toujours. Qui durent aussi dans notre lecteur mp3 où des chansons comme Défoncé et Mauvaise track tournent encore en forte rotation.

Calembours à part, Dalpé travaille d'arrache-pied et ne dédaigne aucune occasion de se faire valoir devant un nouveau public. Le dragueur impénitent déploie ses stratégies en première partie de Louise Forestier le 15 janvier, 20h, au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke, et en première partie de Vincent Vallières le 16 janvier, 20h, à la Maison de la culture de Waterloo.

Nous avons profité de l'occasion pour prendre de ses nouvelles et lui poser quelques questions par courriel. ___________________________________________________________________________________

Comment prépares-tu une bonne première partie?

«Quand on fait une première partie il faut être conscient d'une chose : les gens ne sont pas venus pour t'entendre! On peut donc dire que ce n'est pas dans la poche! Mais la beauté de la chose, c'est qu'il n'y a pas grand chose à perdre, tout est à gagner. Le défi est de faire en sorte que les gens comprennent bien mon univers et qu'ils repartent en se rappelant mon nom ou mieux encore, en achetant mon album.

Pour en avoir fait plusieurs (Vincent Vallières, Antoine Gratton, Mara Tremblay, Yann Perreau, Jonathan Painchaud, Bori, Garou, Holly Cole, etc.), je dois dire que j'ai toujours eu de très belles expériences et que ça m'a permis d'agrandir mon public de façon significative.

J'essaie de présenter tous les aspects de mon répertoire. Je choisis les tounes qui présentent le mieux possible l'ensemble de ce que je fais, de ce que je suis. Je dois aller à l'essentiel parce que je n'ai pas beaucoup de temps pour gagner l'attention et l'affection des gens. C'est carrément un exercice de charme! Tout ça en restant moi-même et sans essayer de trop en faire. J'essaie d'être fidèle à ce que je suis dans mes spectacles, même si je suis en formule réduite.»

Quelle est ta chanson préférée de Louise Forestier?

«L'œuvre est vaste, je vais donc me concentrer sur ses chansons plus récentes. J'en aime plusieurs sur son dernier disque, probablement à cause du thème qui est présent dans presque chacune des chansons: l'anticonformisme. Ça me parle beaucoup. Mais s'il faut n'en choisir qu'une, je dirais Y'avait-il quelqu'un? Je la trouve simple et touchante, la mélodie très imagée, mélancolique et nostalgique.

C'est un honneur de faire sa première partie, d'autant plus dans ma ville natale. J'ai rencontré Louise Forestier il y'a quelques années au Festival en chanson de Petite-Vallée. Elle m'avait conseillé et dirigé pour ma prestation. Ça a été une rencontre déterminante dans ma vie. Depuis on se croise de temps en temps, on s'envoie des courriels pour se tenir au courant et se souhaiter "bon spectacle". Il m'est arrivé de lui envoyer mes chansons en chantier pour avoir son avis, d'aller prendre un café avec elle pour avoir des conseils, etc. Pour moi, c'est une artiste dans le sens le plus large du terme. Elle touche à tout. C'est une personne exceptionnelle, infatigable qui a beaucoup à dire et à apprendre à un jeune auteur-compositeur-interprète comme moi!»

Comment prépares-tu ta résidence au Quai des brumes (de Montréal, tous les premiers mardis du mois, dès le 2 février prochain)?

«Ce sera intime, plutôt acoustique. Je vais présenter mes chansons de façon dépouillée, très simplement. Pas d'arrangement à l'emporte-pièce, pas d'éclairage élaboré ni décor, etc. Je vais être en formule duo avec un de mes musiciens. Je vais en profiter pour présenter les chansons de mon album Les Préliminaires mais aussi des nouvelles qui se retrouveront sur mon prochain disque. Le spectacle va être évolutif, ça va me servir de laboratoire pour expérimenter, prendre des risques et surtout partager mes chansons avec les gens. Chaque mois, j'aurai des invités spéciaux qui viendront chanter avec moi, sans vendre tous les punchs. Je peux vous dire qu'il y aura entra autres, 3 gars su'l sofa, Vincent Vallières, David Marin, Gaële et plusieurs autres.»

As-tu commencé à travailler au successeur de Les Préliminaires? Ça va ressembler à quoi?

«J'ai quelques nouvelles tounes, plusieurs en chantier. Je me remets plus intensivement à l'écriture à partir de février, j'ai terriblement hâte! La création me manque ces temps-ci. Ça va ressembler à quoi? Aucune idée! Trop tôt pour le dire. Je suis encore au stade où ça peut virer boutt' pour boutt', d'un bord ou de l'autre. J'adore ça. Pas de limite, pas de contrainte, pas de direction claire encore. Juste des mots, de la musique, des idées. Des tounes pas finies, imparfaites. Mais qui viennent des tripes. J'ai hâte de vous en dire plus.»

Qu'écoutes-tu ces temps-ci?

«En ce moment j'ai plusieurs gros coup de cœur. Côté anglophone: Fink, Florence and the Machine, Grizzly Bear, TV on the Radio, The Bees, Bright Eyes, Charlotte Gainsbourg. En français: Philippe B, Fred (Pellerin et Fortin), Luc De Larochellière.»

Jipé Dalpé