«C'est un show de laptops», joli euphémisme que lancent avec un certain amusement Japh&MGC au sujet du «concert hybride mêlant musiques improvisées, séquences et boucles préparées» qu'ils offriront pour la première fois à Sporobole. MGC (Michel G. Côté), vieux routier de la musique de théâtre, cherchait un prétexte pour se frotter au logiciel Live, un séquenceur audio à commandes MIDI, outil de composition de prédilection de Japh (Jacques-Philippe Lemieux-Leblanc), jeune loup de la musique de théâtre (Turcs gobeurs d'opium). De peur d'irriter les deux comparses, esquivons ici le mot mentorat pour tout simplement consigner l'admiration de Japh pour la «force tranquille» de son partenaire.
«Show de laptops.» On pourrait à bon droit s'inquiéter de la froideur de la chose. Ce serait négliger que les deux compositeurs ont toujours battu en brèche l'idée selon laquelle la technologie serait l'ennemie de la musique organique. The Banjo Consorsium, formation de Japh, incarne l'intégration heureuse des boucles sonores et de la musique folk. MGC raconte pour sa part devoir ses premiers contrats professionnels à sa maîtrise précoce des séquenceurs.
Ils auront quelques trucs dans leur besace (ou dans leurs disques durs); Lemieux-Leblanc appellera sans doute sa lap steel guitar en renfort, mais les deux musiciens se mettront essentiellement en mode réceptivité, se nourrissant aussi du travail du VJ Mathieu Pellerin.
À quel point ce sera «fucké»? «Ce n'est pas tout à fait Victo», répond MGC, en référence au Festival de musique actuelle. Le 19 février à 20h, au Centre en art actuel Sporobole.
crédit photo: Charles-Antoine Gosselin