Dans la plus pure tradition de l'entrepreneur-rappeur, LACTIVISTE travaille à mettre Sherbrooke sur la map hip-hop québécoise. «Il y a des gens qui me demandent comment je fais. La réponse, c'est que je ne me demande pas comment faire, je le fais, c'est tout.» On croirait entendre Jay-Z.
Face à une scène estrienne toujours à la recherche de son fer de lance, le MC ne ménage pas les efforts: il mettait récemment sur pied le Comité hip-hop du Cégep de Sherbrooke (ça ne s'invente pas), il visite les écoles secondaires – où faire comprendre que rap ne rime pas avec gangstérisme et misogynie n'est pas une sinécure – et il organisait en février dernier son premier concert avec Manu Militari en tête d'affiche, au Théâtre Granada. Ambitieux? Presque inconscient.
LACTIVISTE prône donc la stimulation et la mise en valeur du talent local, bien instruit que le succès repose sur un certain esprit de corps, ayant lui-même été pris sous l'aile de Stratège des Architekts. L'artiste planche ainsi actuellement sur un concours qui permettra au gagnant de balancer quelque 12 barres en première partie de Sat l'Artificier (Fonky Family).
L'organisateur met évidemment à profit les tribunes qu'il crée afin de faire entendre ses propres lignes empreintes de préoccupations sociales. Sur scène avec ses camarades de La Famille (7Penser et Ray), Simplicité (Sanpré et Sombras), 2Teknik (Dasa et Dtraké) et Cbass de HSL, il donnera aussi bientôt à Sherbrooke l'un de ses premiers hymnes hip-hop. Du chauvinisme dans la plus pure tradition, un pas dans la bonne direction. Le 8 avril à 20h30, au Vieux Clocher de Sherbrooke, avec Karma Atchykah, Sozi et Sat l'Artificier.
créditi photo: Kaven Richard