On aurait à l'événement Sherbrooklyn le quart du plaisir trouvé à la séance de speed dating entre journalistes et artistes tenue jeudi matin dernier au Théâtre Granada que l'on serait amplement comblé.
Un esprit bon enfant régnait sur l'exercice alors que chacune des entrevues était interrompue par une pitrerie ou une blague d'un autre artiste. On aurait aimé que Manuel Hurtubise et Chantal Lacroix soient sur place afin de nous prodiguer leurs précieux conseils sentimentaux et faire un peu de discipline.
Je vous rends ici l'essentiel de mes fiches de speed dating, en attendant que l'un de mes coups de foudre me propose un rendez-vous galant.
Ils draguent sur scène les 8, 9 et 10 avril prochain, dès 20h, au Théâtre Granada.
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Charles Lavoie et Jesse Ens de b.e.t.a.l.o.v.e.r.s
L'allusion coquine: «b.e.t.a.l.o.v.e.r.s se construit comme un collectif ouvert. Il y a un trio de base, mais quand on a la possibilité d'avoir une plus grande scène comme au Granada, on invite des gens.»
Pheloup et Frank des Conards à l'orange
L'inviation à la luxure: «On va casser la baraque, on va obliger le public à boire une bière de plus, mais on espère que l'on ne va pas provoquer de scandale.»
Tony Almonte
La formule à l'emporte-pièce pour se vendre (et surtout décrire sa musique): «Soul oriented, funk driven.»
La remarque ambitieuse: «Je ne vise pas le Québec. Si je veux avoir faim pendant dix ans, je peux mettre tous mes efforts pour que ça marche ici, mais la musique est un marché global: l'Afrique du Sud, l'Asie, les Etats-Unis.»
Kim et Joé Boisvert de Greenwood
La caractéristique physique affriolante: grande dextérité (guitaristique).
Le souvenir nostalgique: «J'ai commencé à jouer du blues après avoir assisté à "Sherbrooke en blues." C'était un des plus gros festivals au Québec, Sherbrooke c'était LA ville du blues. Depuis, il n'y en a plus beaucoup ici. Je trouve ça cool qu'avec Sherbrooklyn, les gens apprenent que ça existe encore.»
Le prochain rendez-vous: lancement de leur premier album, Green Money, le 25 mai à Montréal.
La fréquentation à jalouser: Kim Richardson, qui pousse la note sur quatre titres du disque à paraître.
North Coaticook Sly de Pete Möss
La chanson d'amour à écouter sur un des quatre EP bientôt offerts gratuitement en ligne: Five Thousand Ho's Power.
Le récit de sa plus récente rupture (avec le label Kay Productions): «On a mis fin à notre contrat de licence à cause d'une différence de vision. Quand on a commencé à se faire demander des choses pour jouer à la radio, on a tiré la plogue, pas nécessairement parce qu'on ne veut pas jouer à la radio, mais parce qu'elle nous prendra si ça adonne. Les compromis, tu ne sais jamais où ça va te mener.»
Les enjôleuses louanges de la compétition: «Les termes vont et viennent. À voir leur succès, même si le terme Sherbrooklyn passe de mode, La Patère rose et Misteur Valaire vont encore être là.»
Alexandre Leclerc et Pierre-Marc Lavigne des Enfants de Cabot
Leur Marc Boilard à eux: Mathieu Désy, réalisateur de leur nouvel album à paraître cet automne.
L'appel de l'aventure: «On a essayé de focuser sur quelque chose d'un petit peu plus rock pour le nouvel album.»
La réflexion calme de l'homme d'expérience, par Alexandre Leclerc: «Les gars de Misteur Valaire, ma blonde les a gardé quand ils étaient petits. Je ne me stresse pas ben ben à l'idée de les précéder sur scène.
Le témoignage de résilience, par Pierre-Marc Lavigne: «C'est sûr qu'avec notre nouvel album, même s'il y a une volonté de sortir du côté trad-je tape-du-pied, on va être catégorisé rock régional.»
Yann Godbout de Half Baked
L'infidélité à appréhender: Un album hip-hop de Digit: Missile Command (le projet solo de Godbout) mettant en vedette plusieurs rappeurs de renom, dont Jeune Chilly Chill.
L'hommage à la beauté de la scène: «J'ai pris le journal Voir un matin et j'ai lu le papier d'Olivier Robillard-Laveaux sur la scène Sherbrooklyn. J'ai fait une sortie sur notre blogue dès que j'ai vu ça en disant: "Half Baked fait partie de Sherbrooklyn." Il y en a plusieurs qui ont été pas mal plus rébarbatifs. Moi, j'ai embarqué parce que c'est un concept rassembleur et je trouve ça très beau.»
Luis de Misteur Valaire
L'endroit idéal pique-niquer en amoureux à Sherbrooke: Dans l'herbe devant l'Hôtel de Ville, où Luis cuvait son vin au soleil après la séance. (Misteur Valaire avait célébré le soir précédent la fin de la production de leur album à paraître le 18 mai.)
La démonstration admirable de générosité: «Ce qui est intéressant à Sherbrooke et qui ne faut pas qui se perde, ce sont toutes les ressources musicales qui ont permis aux gars de Misteur Valaire d'étudier. Sherbrooklyn, c‘est pour hommager toutes ces belles ressources-là.
La démonstration charmante d'insécurité: «Sherbrooke, c'est un public en rotation constante. Ce n'est pas parce qu'on vient d'ici qu'on a un public assuré. À toutes les fois, je me demande si ça va lever.»
crédit photo: Christine Grosjean