Un DJ dans un groupe rock? Iconoclaste, mais déjà vu. Un cornemuseur? Insolite mais, encore une fois, déjà vu. Un peintre? Superfétatoire, non? Pas pour Purple Cerise Experience, quatuor comptant effectivement sur les services d'un artiste visuel. Énergisé par la musique de la formation, Maxime Lessard use des pinceaux et improvise sur scène comme on le ferait avec une guitare. Une curiosité, une lubie de communion interdisciplinaire héritée des élucubrations psychédéliques des années 60, pourrait-on penser. «L'apport du peintre au groupe est essentiel, nous assure pourtant Clément Leduc, pianiste. À l'instar du chanteur qui pose des mots sur la musique, le peintre transpose les notes sur la toile.»
Gentle Giant, Herbie Hancock, Plaster, énumère le musicien de formation jazz, influences que l'on entend toutes dans le son au final plutôt rock progressif de l'instrumental combo de Shefford. Un alliage qui lui aura permis de s'élever au-dessus de la masse de groupes métal inscrits à l'édition 2009 du concours Ill' Musik et, heureux corollaire, d'enregistrer un premier album éponyme. Mais un peintre, au fait, ça s'immortalise sur ruban? Non, mais ça peut «mêler la peinture et la photographie pour faire de la pochette une galerie d'art». Pas fou.
P.C.E. dit entretenir d'ambitieux projets afin d'imbriquer de façon encore plus inextricable les arts visuels à ses performances et aurait déjà en banque un deuxième album. Le 23 avril à 20h au Théâtre Granada, avec Smelly Pedros et plusieurs autres.