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L’écho des locaux: Aesth

Malgré Internet et les microcommunautés auxquelles il prête main-forte, zieuter les devantures des dépanneurs et disquaires tapissées d'affiches de concerts criardes demeure le meilleur moyen de palper la jugulaire de la scène métal. Les adeptes de lèche-vitrine avisés auront croisé plus souvent qu'à leur tour dans les derniers mois le nom d'Aesth, formation death progressif qui, depuis sa participation au concours I'LL Musik en 2006, investit les scènes de la ville – a-t-on la berlue? – presque toutes les deux semaines.

Salué pour le professionnalisme de sa production et comparé par la critique spécialisée aux livides Scandinaves d'Opeth, Deep Within the Core (2008), un premier album entièrement autoproduit, laisse entendre une musique résolument mélodique portée par l'organe flexible du leader Kevin Roy. Les néophytes abasourdis par les appellations génériques tarabiscotées si chères au monde du métal n'auront ici pas de mal à discerner le côté progressif du groupe. Sectionnées en plusieurs parties, les chansons peuvent faire place à des décharges de doubles grosses caisses invitant aux secouements de cheveux comme à des solos de guitare «à briquets».

La formation offre déjà en concert quelques nouvelles pièces et devrait, s'il y a une justice en ce bas monde, être repêchée par un label. On entendra gratuitement Roy faire hurler sa six cordes beige anguleuse, ainsi que les acolytes trash métal locaux Cold Insanity et les rockeurs helvétiques Jesh, à la boutique Sang % Gothik le 7 mai à 18h.

www.myspace.com/aesth