Soir tranquille dans un bistro. Un ami me présente d’autres amis qui célèbrent l’anniversaire d’un certain batteur et boivent à tire-larigot. Rapidement, un billard s’organise. Le triangle de billes est dispersé et ça me revient: «Vous jouez dans les Gars trans, non?» «Les Gars trans ne sont plus, vive Voyageurs nus», m’apprend-on en offrant un toast de Coup de grisou à la fortune de la formation. Puis, retour à d’immédiates préoccupations: «La 9 au coin.»
Mené par l’auteur-compositeur Matthieu Paré, le collectif de sept musiciens rescape trois larrons de la bande dissoute de rockeurs en bobettes qui, en quelques concerts-kermesses, aura laissé sa marque sur la scène locale. Voyageurs nus donne résolument moins dans ce genre de partys extravagants que dans un travail chansonnier porté par d’efficaces accompagnateurs, un Dave Matthews Band dont le leader aurait été évincé par Charles Dubé. On ne sera pas surpris d’apprendre que Paré détient un diplôme de l’École nationale de la chanson de Granby.
Entre deux coups, je demande au leader, pour la forme, quels sont ses projets pour les prochains mois, l’entendant déjà me répondre «album, spectacles, création». Paré, vite, me démonte: «Il y a des voyages à l’horaire cet été.» Grands lecteurs de Neruda, c’est dans une perspective très pragmatique que les Voyageurs nus ont choisi leur nom, tous unis sous la bannière du sac à dos et de l’autostop.
Et ce billard, qui l’a gagné? Bof, vous savez, il se faisait tard…
Dans le cadre du Off Festival des harmonies, le 15 mai à 15h au Marché de la Gare.
