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The Vibrators: toujours en vie

Alors que Mick Jones et Paul Simonon s'apprêtent à se prélasser dans les loges climatisées des plus grands stades de la planète en compagnie de Gorillaz et que John Lydon ressuscite Public Image Ltd. avec toute l'humilité qu'on lui connaît, Ian "Knox" Carnochan et John "Eddie" Edwards, les deux membres originaux du désormais trio The Vibrators, représentant majeur mais négligé de la première cohorte de groupes punk anglais, inauguraient hier soir leur tournée canadienne parmi les effluves épicées de sueurs au bar le Saloon, Sherbrooke P.Q.

La petitesse de la foule et la vue d'un Eddie derrière la table de marchandise quémandant de la monnaie à la serveuse avait tristement les airs d'une scène de déchéance d'un biopic musical. Souhaitons-leur davantage de fervents punk-rockeurs pour le reste de la tournée, mais ne nous émouvons pas trop du sort de ces papis du punk dont les visages longs ne sont pas de bons baromètres de leur réelle forme. Devant la possibilité de troquer leur sort pour celui des ex-Clash (si l'on exclue l'aspect pécunier), j'aime à croire que les Vibrators préféreraient s'en tenir à leur vieille formule de chansons courtes, mélodiques et percutantes, même si cela implique de devoir les jouer dans des endroits comme le Saloon, Sherbrooke P.Q.

Après avoir invité la foule à se masser au devant de la scène et envoyer quelques boniments dans un français cassé, Eddie a, comme la tradition le veut, frappé quatre fois ses baguettes ensemble et mitrailler ses tambours à toute vitesse. Les quelques nouvelles chansons de Under the radar (2009) ne détonnaient pas parmi les vieux hits ayant tous une place dans le Grand Livre du punk: Automatic Lover, Disco in Mosco, 24 Hour People, I Need a Slave et Baby Baby, hymne à la concupiscence adolescente repris par une chorale de magnifiques marginaux.

En première partie, les locaux Farler's Fury ont fait valoir efficacement leur punk celtique et les nouvelles chansons d'un album qu'ils enregistreront de retour en ville, après avoir accompagné The Vibrators partout au pays et The Rebel Spell partout en province (ça nous mène au 16 juin, au bar le Saloon encore une fois), du moins, s'ils sont eux-aussi toujours en vie.