BloguesDu haut de la King

L’écho des locaux: Digit: Missile Command

Il y a bien juste Yann Godbout pour remonter jusqu'à sa tendre enfance sherbrookoise afin de déterrer les rhizomes de ses actuelles élucubrations musicales. «Je devais avoir neuf ans, j'avais demandé à un DJ en haut de ma rue quel groupe de rock je devais écouter. Il avait 18 ans, il connaissait son affaire, il s'appelait Éric Guillemette. Il m'a dit d'écouter du Poison. Je me suis rendu au Music World en magasinant avec mes parents. Dans le palmarès, il y avait Bell Biv DeVoe (ndlr: trio hip-hop-R&B des années 90) et son album Poison. J'avais le choix entre Open Up and Say… Ahh! de Poison ou ce disque-là. Bell Biv DeVoe a gagné à cause de la pochette. Je pensais que c'était le même groupe. Éric a désapprouvé mon choix et m'a refilé du vrai Poison.»

Heureusement, le leader de Half Baked, sous les atours de son dévidoir créatif Digit: Missile Command, ne reprend pas aujourd'hui Every Rose Has Its Thorn (on ne sait jamais avec lui) mais plonge dans le «hip-hop expérimental fucké», dixit son boy Jeune Chilly Chill. Réunissant aussi ses potes rimeurs Dirty Crusty, Dada et Golden Collider, Epoxy Destroy (dites-le à voix haute), successeur de Toy Machine, révèle le flow à la Marc Drouin de notre freak frisé préféré. Sinon, comment se distingue sa patte de DJ de celles des «vrais» faiseurs de beats du hood? «Moi, j'ai été nourri au Atari Teenage Riot.»

D'ici la parution de l'album complet, on télécharge gratuitement trois chansons au digitmissilecommand.bandcamp.com. À écouter le volume à fond dans une lowrider sur Wellington: Le Magic Blender.