Franchement, nous n'attendions pas grand-chose d'Amélie Larocque. Nous étions allé jeter un coup d'œil sur sa page Facebook et avions appris que la jeune chanteuse frayait, dans des concerts-bénéfices, avec l'équipe B de Star Académie (le roux, la mère de famille, l'enfant aux cheveux longs). Rien pour nous exciter le poil des jambes, que nous avons, c'est connu, très pessimiste.
Il s'agissait d'un délit de jugement présomptueux. OK, Amélie arrive avec des chansons de pop québécoise FM et, oui, elle aurait pu se retrouver sans faire saillie au sein d'une promotion de la Star Ac. Elle aurait cependant sans doute été parmi les étudiantes les plus douées, les plus sincères et les plus originales. Son premier album, entièrement autoproduit et pas chichement (belle pochette cartonnée, joli graphisme), révèle un talent certain pour la mélodie accrocheuse et pour le sujet difficile d'approche. Brown Sugar, dont le texte est moins ambigu que le classique des Stones auquel il emprunte son titre – il ne traite pas de sexe entre maître et esclave -, est le soul requiem aux velléités de vers d'oreille d'une héroïnomane qui ne veut plus flancher (une épreuve que l'auteure-compositrice ne semble pas avoir traversée elle-même).
En concert, Larocque se permet quelques audaces, comme échantillonner sa voix pour créer des boucles. Un brin de folie puisé chez la Française Camille qui réjouit et la distingue de la pléthore pop. Suffira pour la suite de le stimuler davantage et de laisser les anciens académiciens à leurs carrières agonisantes.
www.myspace.com/amelielarocque