Au commencement était Jenny et les Pin-Ups, initiatique formation pop-punk avec laquelle Stéphanie BB inaugurait sa vie d'égérie de l'underground, et Tony Lofi, de petit baveux à guitare vintage. Vint ensuite Tuxedo Grrrls, sorte de Bloc Party wellingtonien qui, en quelques concerts-événements, allait marquer les piliers du Téléphone rouge avec ses rythmes post-punk et ses refrains furieux avant que son chanteur ne regagne son plat pays. Se joignirent donc à nos deux héros, afin de prendre le relais en habits de Bébés requins, un certain Matthieu Petit (jeune retraité du showbiz), Josie (la dulcinée de Lofi) et Louis-Philippe (le mec de Stéphanie), entre autres. Un 45 tours, un hit CFAK, une session Bande à part et quelques changements de personnel plus tard, les deux couples entichés des sixties ouvrent un Photoroman rempli de vinyles des Cramps et des Lutins, de robes chasubles, de nœuds papillon et de filles qui exigent d'être traitées comme Audrey Hepburn.
On reconnaît le mélomane-stratège en Lofi quand il nous explique ce qui a motivé la fin des Bébés requins. «Scinder un groupe de sept personnes pour en former plusieurs petits, c'est mieux pour la scène locale.» Photoroman, comme son nom kitsch permet de le croire, reprendrait quand même en partie l'équation Gainsbourg+punk des B.R. «en plus simple, moins pop, plus rock'n'roll et plus sauvage».
On célèbre l'écriture d'un nouveau chapitre de la déjà épaisse bio de Lofi et Stéphanie le 11 décembre à 20h30 au Bar Le Saloon avec les flamboyants-glam Patrik et les brutes.
crédit photo: Véronique Boudrias