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L’écho des locaux: Musique Cité

Sylvain Lecours est un verbomoteur, mais un plaignard, pas exactement. Pour qu'il ait organisé, le 25 janvier dernier chez ArtFocus, un remue-méninges afin de sortir sa boutique, Musique Cité, du marasme financier dans lequel elle s'enfonce, fallait que la situation soit critique. Devant la menace d'un couperet qui pourrait tomber sur le dernier disquaire indépendant de Sherbrooke aussi tôt qu'en septembre, les esprits chagrins éructeront sans doute quelque chose comme: «Ouin pis? Je peux acheter le dernier Rihanna à la pharmacie!» Mais le dernier Jaune, Conards à l'orange, Korpius? Moins sûr.

On ne s'en ferait pas autant pour ces artistes – ceux dont cette chronique trace habituellement le portrait – s'il n'était pas devenu plus difficile de placer en consigne des copies de son album autoproduit chez les grandes chaînes (HMV, Archambault) que d'obtenir une audience auprès du pape. À leurs exigences étriquées, Musique Cité oppose une ouverture d'esprit tous azimuts; son inventaire compte plus d'une centaine de parutions d'ici. Voilà pourquoi ils sont nombreux, dans notre pile de nouveautés, à exclusivement lui faire confiance. C'est le cas, par exemple, de la formation alt-métal Union of the Slaves, qui faisait paraître fin 2010 Cheating the Obvious.

Parmi les 80 idées recueillies lors de l'événement, celle d'une campagne virale mettant en vedette la scène locale, pour qui le temps de rendre la pareille à Lecours est venu, germe actuellement. Espérons que le coup de défibrillateur fera accourir les foules dans la côte King.