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L’écho des locaux: Voluntad

On dit que chaque mort s'accompagne d'une naissance. Les coïncidences sont parfois troublantes: papi quitte pour le grand night-club céleste au même moment où petit-fils atterrit dans les mains de l'obstétricien. Ou, parfois, c'est en se diluant dans l'art, grand guérisseur de tous les maux, que le deuil se métamorphose. Pour Gwendolyn Rivera, la perte de son père, Patricio Rivera, musicien poussé à un exil québécois par le régime Pinochet, allait mettre au monde Voluntad. C'était il y a 10 ans, se remémore, émue, l'enfant de la balle. «Il s'agissait d'un cri pour le garder en vie, pour garder ma culture et mes racines chiliennes en vie.»

Cinq-six ans de concerts et de chansons traditionnelles sud-américaines plus tard – le destin faisant toujours inexorablement son œuvre (va-et-vient de musiciens, grossesse, divorce)  -, le groupe optait pour l'hiatus. Qui allait tenir jusqu'à ce qu'un admirateur, Danys Levasseur, brasse les puces à Rivera et compagnie en se portant volontaire pour remplacer leur guitariste en allé et – offre imbattable – pour réaliser le premier album de la formation qui arrive enfin, Inmortal.

Désormais davantage éclectique qu'à ses débuts plus strictement trad, Voluntad explore des contrées world-rock aux teintes tsiganes. Aux textes en français et en espagnol de Rivera se greffent ceux du slameur Mathieu Lippé, membre de la première incarnation de la formation. Qu'en aurait dit le père de Gwendolyn? «J'ai en fait l'impression qu'il me voit d'où il est. Je pense qu'il est très fier.» Spectacle-lancement le 26 février à 21h au Boquébière.

www.myspace.com/voluntadluna