2014 : Les coups de cœur des employés du Voir

Félix et Meira de Maxime Giroux

Plein écranC’est mon collègue Philippe Couture qui m’a pour la première fois parlé du film Félix et Meira en revenant du Toronto International Film Festival, où il a été sacré meilleur film canadien. Le récit, qui dépeint une histoire d’amour improbable entre un Montréalais de souche et une Juive hassidique, m’a tout de suite interpellée. J’ai grandi dans les alentours du Mile-End, où l’histoire se déroule, et j’ai toujours été fascinée par cette communauté qui demeure impénétrable bien qu’on la côtoie si étroitement. Je me suis précipitée à le voir au Festival du Nouveau Cinéma et mes attentes ont été comblées. Le film, qui aurait dangereusement pu tomber dans une représentation stéréotypée, était d’un réalisme flagrant puisque ses acteurs sont pour la plupart d’anciens membres de communautés juives orthodoxes; le réalisateur Maxime Giroux les ayant recrutés par l’entremise de Footsteps, un organisme new-yorkais qui épaule ces individus dans leurs démarches d’émancipation. En salle le 30 janvier.

Hôtel Morphée – Rêve américain

La scène artistique québécoise a été florissante en 2014. Comme bien des fervents de culture, j’ai vu et entendu plusieurs œuvres qui m’ont marqué durant l’année. La musique est présente dans ma vie, elle m’accompagne en me rendant au boulot, en buvant mon café et elle est là, en soirée, lorsque le moment est venu de danser dans un salon (ou dans une cuisine). Mon amour pour les mélodies accrocheuses et dansantes fait systématiquement arrêter mon choix sur un des groupes qui tapisse actuellement les stations de métro de Montréal, Hôtel Morphée. Leur album, Rêve américain, est truffé de mélodies convaincantes et de paroles recherchées. Perso, je trouve particulièrement agréable d’écouter de la musique francophone originale qui fait bouger et rêvasser. Écouter Hôtel Morphée, c’est partir en voyage, solo ou accompagné, vers un pays où tout est permis, dans lequel il est possible d’atteindre des sommets intouchables. Vivement le rêve américain!

La soirée «Open Mic» du Café Mariposa

Plein écranVictor Labelle est le propriétaire de ce que plusieurs appellent «Montreal’s Best Kept Secret»: le Café Mariposa (5434 chemin Côte St-Luc, au cœur de NDG). Chaque jeudi soir, le café accueille divers auteurs, compositeurs et interprètes dans une atmosphère détendue qui déborde d’enthousiasme et d’énergie positive. Les artistes, allant de jeunes qui viennent à peine de terminer leur secondaire jusqu’aux retraités qui portent toujours le mouvement hippie dans leur cœur, sont variés, mais toujours passionnés et talentueux. J’y ai fait, moi-même, la rencontre de talents extraordinaires et l’«open mic» m’a donné une chance rêvée de faire découvrir mes chansons aux réguliers et aux nouveaux venus du café et, je l’espère, évoluer en tant qu’artiste. Lors des semaines plus lourdes ou stressantes, les jeudis soirs au Mariposa deviennent l’exutoire par excellence. Un public attentif et chaleureux et du talent qui nous pousse toujours à nous surpasser. Bref, un deuxième chez soi!

Lana Del Rey – Ultraviolence

En mode famille avec bébé, ma vie culturelle 2014 s’est éloignée temporairement des salles de cinéma, des spectacles et autres événements culturels. La nature ayant horreur du vide, Dora et La Princesse des glaces ont vite fait de combler l’espace laissé vacant. Toutefois, j’ai pu me réfugier dans la musique et mon coup de cœur 2014 va à Lana Del Rey pour Ultraviolence; un album sombre, mais parsemé d’instants lumineux. La demoiselle a un sens indéniable pour la mélodie et les arrangements accrocheurs. Black Beauty, Sad Girl, Ultraviolence et West Coast valent le détour.

Vikesh Kapoor – The Ballad of Willy Robbins

Ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit un vinyle par la poste accompagné d’une note de la maison de disque qui nous remercie d’avoir encouragé le support physique en musique. De plus, sur la pochette du vinyle, on peut lire quelques paroles de la pièce I Dreamt Blues transcrites à la main par le musicien. Un beau petit cadeau pour accompagner cet album magnifique. J’ai pris connaissance de Vikesh Kapoor il y a huit ans, alors qu’il n’avait que quelques compositions, mais c’est seulement cette année que j’ai découvert l’ampleur de son talent avec son premier LP. Inspiré d’un article de journal, l’album traite des difficultés des  classes pauvres et moyennes aux États-Unis. On m’a souvent dit (car j’ai fait écouter à tous mes amis) qu’il y a beaucoup de similitudes avec le Bob Dylan des années 60 et c’est vrai. Non seulement par la voix, mais par l’esprit contestataire de l’album. À écouter!

Words of Radiance de Brandon Sanderson

Plein écranMa découverte 2014 : la série The Stormlight Archives de l’auteur de Science-Fiction Brandon Sanderson. Malgré l’épaisseur intimidante des deux volumes (surtout le second!), l’histoire est captivante à un point où on souhaiterait qu’elle soit encore plus longue à l’approche de la conclusion. Un univers surréaliste, une panoplie de personnages variés et bien développés, une trame intrigante et de l’action du début à la fin, je recommande ces romans à quiconque aime un tant soit peu les romans de fantaisie et se cherche une série qui en vaut la peine. Malheureusement, ils ne sont disponibles qu’en anglais (pour l’instant du moins), mais la lecture se fait tout de même très bien, le vocabulaire restant relativement simple. Bonne lecture!

Nickelback – No Fixed Address

Ce groupe canadien, que tous aiment détester, revient à la charge avec un 8e album: No Fixed Address. Ce dernier nous fait vite oublier Here and Now (franchement décevant) même si on ne parle pas d’un second Dark Horse (leur meilleur album à ce jour).  D’accord, le groupe nous sert la même recette, mais bon, avec plus de 50 millions d’albums vendus, pourquoi se passer d’une recette qui fonctionne? Le band explore de nouveaux horizons et fait preuve de créativité, avec She Keeps Me Up et son rythme funky ainsi que Edge of Revolution, une chanson dénonçant la politique! Portés par la voix rauque de Chad Kroeger et un rythme rock bien soutenu, vous taperez vite du pied comme moi sur les airs de Million Miles an Hour ainsi que The Hammer’s Coming Down (une autre belle découverte) et, bien entendu, What Are You Waiting For, une balade typique de Nickelback. Avec son rythme groovy, Get «Em Up mérite aussi qu’on y tende l’oreille. Enfin, pour ceux qui les détestent, évitez le Centre Bell le 18 février prochain, car ils y seront en spectacle!

Kurios du Cirque du Soleil

En plein cœur de la saison estivale, le Cirque du Soleil a installé son chapiteau dans le vieux port de Québec. Kurios, avec ses personnages bizarroïdes, ses scènes acrobatiques et ses chansons thématiques, avait une mise en scène tout particulièrement théâtrale. Ces personnages venus de je ne sais où, ont offert un spectacle qui a été cherché le cœur d’enfant en moi. J’ai particulièrement aimé cette production du Cirque du Soleil.

Gabriel Nadeau-Dubois qui double la mise!

Plusieurs jeunes de 24 ans auraient investi 25 000 dollars dans une nouvelle voiture et de nouveaux mags 100% chrome, et le reste dans d’innombrables caisses de 24. Ce paradigme Dutrizaquesque a volé en éclat lorsque Gabriel Nadeau-Dubois a décidé d’investir la bourse de ce même montant, remis par le Conseil des arts du Canada en novembre dernier pour son excellent premier livre Tenir tête, à la cause Coule pas chez nous (coulepascheznous.com) qui s’oppose au transport du pétrole, notamment par pipeline, sur le grand territoire québécois. Ce geste a permis une collecte de fonds de plus de 350 000 dollars. De quoi donner un électrochoc aux activistes du Québec rongé(e)s par un cynisme politique omniprésent. Une implication sociale franchement inspirante. L’auriez-vous fait?