St-Valentin 2012

Fleurs éthiques : Dites-le avec des écofleurs

Roses, chrysanthèmes, anthuriums, santinis… Pour offrir des fleurs en cette Saint-Valentin, pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable en optant pour des fleurs éthiques?

«Il n’est pas nécessaire de montrer notre amour par la grosseur de la boîte de chocolats. Un choix écologique et solidaire rend la chose intéressante autant pour la personne qui donne que pour celle qui reçoit», soutient Eveline Trudel-Fugère d’Équiterre. Dans un article intitulé 14 idées pour séduire de façon solidaire et écologique, l’organisation propose d’opter pour des fleurs équitables, biologiques ou locales.

Un choix qu’offrent de plus en plus de fleuristes au Québec, comme Nathalie Cléroux. Cette fille d’horticulteur a littéralement poussé au milieu des fleurs dans les serres de son père. Après des études en design d’intérieur et en fleuristerie, elle s’est lancée dans le design floral avec une approche responsable. Près de la moitié des fleurs de sa boutique Simone et Léona (ainsi nommée en l’honneur de ses fières grands-mères) sont équitables.

«Je me suis rendu compte qu’une majorité de gens dans l’industrie de la fleur ne s’en souciaient pas. C’est ironique puisque nous gagnons notre vie avec la nature et nous ne prenons pas soin de l’environnement. Mon idée a fait son chemin», relate celle qui mène sa campagne de sensibilisation depuis l’ouverture de sa boutique en 2007, jusque dans ses emballages faits avec des matières recyclées et recyclables (papier kraft, carton ondulé, corde de jute). Quand aucune option équitable n’existe, elle se tourne vers des fleurs cultivées à proximité pour réduire l’empreinte écologique au maximum. «Il y a d’autres fleuristes qui offrent des fleurs écologiques et équitables, mais ils ne l’affichent pas, n’en parlent pas», se désole Mme Cléroux qui se fait un devoir d’informer sa clientèle.

Comment distingue-t-on une fleur responsable? «Il n’y a pas de différence visuellement et le prix n’est pas plus élevé. Par ailleurs, ces certifications équitables sont aussi gages de qualité.»

Belles et durables

Le signal d’alarme a été lancé au tournant des années 2000, notamment par des ONG européennes mais aussi par l’Organisation internationale du travail: la production massive de l’industrie florale entraîne d’importantes conséquences sur la santé des travailleurs. Sans compter ses impacts sur l’environnement. Épandage de pesticides hautement toxiques sur les champs alors que les travailleurs s’y affairent, utilisation excessive d’engrais et d’eau… Tous les moyens sont bons pour produire des fleurs parfaites pour le consommateur, belles, symétriques, sans taches.

Avec l’aide d’organismes de certification comme Fairtrade Canada, l’industrie s’est depuis prise en main. Chez plusieurs floriculteurs, les conditions se sont améliorées: réduction d’éléments chimiques, port d’un équipement de protection, recours à des coopératives alimentaires, services de garde… «Les Nord-Américains ne réalisent pas l’ampleur et l’importance de l’industrie florale en Amérique du Sud et centrale. Les fermes florales certifiées offrent maintenant de bonnes conditions de travail notamment avec des programmes sociaux, médicaux et d’éducation. Cette industrie, qui a connu de grands progrès ces dernières années, influence des communautés entières de façon très positive», relève Louise Gadoury, responsable du marketing à Sierra Eco, un importateur canadien qui assure auprès de ses 25 fermes partenaires un respect des programmes de certification florale reconnus au Canada comme VeriFlora, Fairtrade, Florverde et Rainforest Alliance.

Le plus beau cadeau

En achetant une fleur Sierra Eco ou toute autre fleur certifiée équitable par un organisme reconnu, le consommateur s’assure qu’elle a été produite dans une perspective équitable et durable. Le plus beau des cadeaux, selon Louise Gadoury: «Outre la populaire rose rouge, il y a tant de fleurs étonnantes que les gens connaissent à peine. La protea rouge, l’heliconia, les gingers, anthuriums et tant d’autres!»

Eveline Trudel-Fugère d’Équiterre, qui souhaite «dématérialiser» la fête et revenir aux valeurs d’amour et de partage qui lui sont associées, propose autrement de troquer le traditionnel bouquet de roses contre une plante. «C’est un cadeau plus durable et qui aide à améliorer la qualité de l’air dans la maison», rappelle-t-elle. Les végétaux qui agissent comme purificateurs d’air à l’année, qui sont locaux et ne boivent pas trop d’eau ou d’engrais s’avèrent les choix les plus judicieux.

Adresses /

Simone et Léona

: 437, boulevard Saint-Martin Ouest, Laval, 450 933-8338, fleuriste-laval.ca

Équiterre: 514 522-2000, equiterre.org

Sierra Eco: sierraeco.com, sierraflowerfinder.com

Fairtrade Canada: fairtrade.ca

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Bouquets équitables

Plusieurs ressources permettent de trouver des fleuristes offrant des écofleurs. Le site d’Équiterre notamment propose un outil de recherche pour trouver des produits équitables (dont des fleurs) partout au Québec. Sierra Eco alimente aussi un site interactif et informatif renfermant entre autres des témoignages de floriculteurs, mais aussi un répertoire d’entreprises distribuant des fleurs Sierra Eco. Le site participatif Zetika (zetika.com) s’avère une autre ressource qui invite les consommateurs à fêter la Saint-Valentin autrement avec un répertoire d’entreprises écoresponsables.