On se rappelle très peu de choses de Linda McCartney mis à part quelques clichés et une phrase qui est devenue l’adage préféré de tous ceux qui se battent pour un meilleur traitement des animaux : « si les murs des abattoirs étaient de verre, tout le monde serait végétarien ». Je n’en suis pas certaine, mais il est clair que la transparence est un rempart contre les mauvaises pratiques et que toute l’industrie agro-alimentaire s’est construite derrière des portes closes dont personne ne semble détenir les clés. L’industrialisation et la spécialisation de notre agriculture ont fait en sorte qu’il est maintenant extrêmement difficile de savoir comment la nourriture qu’on consomme a été produite.
Au cours des dernières années, de nombreux documentaires comme Les alimenteurs et Terriens ont tenté de lever le voile sur la production de viande et ont probablement joué un rôle important dans la croissance du nombre de végétariens aux États-Unis. Ces documentaires ont eu très peu d’écho ici, ce qui explique peut-être en partie le fait que le Québec fait figure de société distincte en mangeant de plus en plus de viande. C’est la même chose en France, mais depuis le lancement de la traduction du livre de Jonathan Safran Foer l’an dernier, les médias ont commencé à s’intéresser sérieusement à la question.
Cette semaine, la chaine Arte a diffusé quelques documentaires sur le sujet et a invité les auditeurs à la discussion sur son site. L’excellent documentaire allemand L’adieu au steak me semble incontournable. Produit avec beaucoup de moyens, le film nous fait visiter différents élevages et des abattoirs. Toutes les conséquences de la consommation de viande, que ce soit sur la santé humaine, sur l’environnement, la société ou sur le bien-être des animaux sont abordées avec beaucoup de nuances. On peut le voir en-ligne jusqu’au mardi 2 avril.