Le bingo des carnivores

Si vous avez suivi la discussion sur Twitter qui a accompagnait la diffusion de La face cachée de la viande hier soir sur TVA, vous n’avez pas eu de mal à remplir la carte du bingo de l’argumentation omnivore.

Physiquement les humains sont des prédateurs, mais nous ne chassons pas pour manger #FCDLV

— Daniel Paquette (@MrD_P) December 10, 2012

J’pense pas que les hommes auraient construit grand chose au pic et à la pelle s’ils avaient été #végétariens Des vraies #protéines #FCDLV

— Lady Luga (@Lady_Luga) December 10, 2012

Dire que la plupart des scandalisés de #FCDLV ont probablement des animaux qui viennent d’un petshop, un coat de cuir et des Uggs en suède.

— Petite Marie (@Talamarie) December 10, 2012

Pourquoi on essaie de m’imposer le végétarisme ce soir?Manger des graines si vous voulez, mais callissez moi patience. Un carnivore! #FCDLV

— Dave Vallee (@Davevallee) December 10, 2012

Ce n’est pas pour rien que j’ai des canines. #JustSaying #FCDLV

— Marie(@TatoueImy) December 10, 2012

Non, je n’ai pas regardé la diffusion à TVA. D’ailleurs, je ne savais même pas qu’on y diffuserait un truc sur la consommation de viande.

Mais, après avoir fait un peu le tour ici et là pour me renseigner au moins sommairement à propos de ce documentaire non-vu, j’en retiens qu’on paraît prendre position contre la consommation de viande, pour diverses «bonnes» raisons.

Et si on reprenait depuis le début? Enfin, depuis l’«impossible» début. Ou si on tentait de tout remettre en contexte, si vous préférez? Pas du tout clair? Et pour cause. Car voici – avant que l’on en arrive à votre assiette – ce qu’il faut impérativement considérer c’est:

1 – Le facteur Temps, soit le fait que nous habitons un globe dans un univers dont la chronologie nous est incompréhensible. Si le Temps a un jour débuté (il y a des milliards d’années), qu’y avait-il avant? Et à présent, nous sommes lancés pour l’éternité – ce qui est tout aussi énigmatique.

2 – Le facteur Espace, soit le fait que de tous côtés rien ne peut nous stopper. Aucun mur car, sinon, qu’y aurait-il de l’autre côté de ce mur? Encore un inextricable mystère. Totalement inexplicable… et pourtant.

Revenons maintenant à votre assiette. Viande ou non? La question me paraît bien triviale et presque surréaliste. Alors que nous ignorons qui nous sommes, où nous sommes. Et que nous pourrions finalement n’être que des illusions dans un grand rêve ou cauchemar.

Alors omnivore, carnivore, végétarien, végétalien, boulimique, anorexique, gourmand, gourmet, qu’importe… Nous n’existons peut-être même pas et, au mieux, nous ignorons d’où nous venons et où nous allons. Manger? Des heures à courir faire des provisions, puis tout déballer, éplucher, cuisiner. Ensuite mastiquer, digérer, étouffer et s’étendre pour une petite sieste.

Puis la vaisselle.

Et finalement tout ranger dans les armoires et les tiroirs. Sans oublier les restes au frigo, les emballages à la récupération et ce qui ne va nulle part ailleurs à la poubelle, qu’il faudra sortir peu importe le temps qu’il fait dehors (entre 21h00 la veille de la collecte et 07h00 le jour même – mêmes directives pour la récupération). Et plus tard aller remettre à leurs places la poubelle (lancée en travers de l’entrée ou sur la pelouse du voisin) ainsi que le gros bac vert (bloquant la libre circulation sur le trottoir) une fois les collectes faites.

Manger?

À quand le jour où une petite pilule règlera en une fraction de seconde la question de la nutrition équilibrée, nous libérant chaque jour plein de temps supplémentaire que nous pourrions alors consacrer à «peu-importe-quoi-mais-qui-nous-intéressera davantage»?

Visons donc à un règlement de la question de la saine nutrition qui convienne à tout le monde, et le plus vite sera le mieux: une petite pilule avec une petite gorgée d’eau!

(Hum… vous aurez compris que je rigole, n’est-ce pas? Encore que…)