Un hockeyeur professionnel qui devient végétalien, ça ne laisse personne indifférent. On a pu le constater en 2009 quand Georges Laraque, alors goon du Canadien racontait sur toutes les tribunes que c’est le documentaire américain Earthlings qui l’avait initié aux pratiques cruelles de l’industrie de la viande, des œufs et du fromage. Mais les images de Earthlings venaient de fermes américaine. Parmi les québécois, nombreux se rassuraient : « Faut pas virer fou. Chez nous, c’est pas si pire ».
Tel fut d’ailleurs le point de départ d’une enquête de l’émission La semaine verte à Radio-Canada. Nos pratiques étaient-elles aussi mauvaises que celles de nos voisins du sud ? Dans le reportage d’octobre 2010, on peut voir des porcs castrés à froid, des truies qui passent toutes leurs vies dans de minuscules cages, des poules pondeuses qui ne peuvent ni se percher, ni ouvrir leurs ailes et des veaux attachés dans des logettes individuelles. Des images similaires à celles qu’on voit dans Earthlings et ailleurs sur Internet, des images difficiles à obtenir, même pour les caméras de Radio-Canada plutôt sympathiques à la cause des agriculteurs. « Tout n’a pas à être montré partout » affirmait Jean-Guy Vincent, producteur porcin. « Moi, je pourrais expliquer les gestes qu’on pose en agriculture, comment on les pose, mais après ça, pour moi, ça s’arrête là. C’est pas vrai que le consommateur veut tout voir. »
L’an dernier, c’était au tour des productions J de Julie Snyder d’enquêter sur les élevages québécois dans le documentaire La face cachée de la viande. Mais pour eux, les portes des élevages sont restées fermées.
Faites-nous confiance
« Faites-nous confiance, nous sommes les mieux placés pour savoir comment on doit élever les animaux ». C’est, en somme, ce que nous disent les producteurs. Le président de l’UPA, Marcel Groleau écrivait d’ailleurs en janvier 2013 qu’« [en] matière d’élevage bovin, ovin, laitier ou autre, les notions de confort, de sécurité et d’économie s’avèrent très importantes. »
Bref, les producteurs nous disent de leur faire confiance. C’est aussi ce que dit la Loi. Toute activité agricole, pourvu qu’elle soit pratiquée « selon les règles généralement reconnues » (c’est-à-dire les pratiques courantes de l’industrie), est exclue de la section concernant le bien-être de Loi québécoise sur la protection sanitaire des animaux (LRQ c. p-42). Au niveau du Code criminel canadien, c’est pratiquement la même chose : le code criminalise le fait de causer volontairement une douleur, souffrance ou blessure sans nécessité. Il faut donc être en mesure de prouver au juge que ce qu’on inflige à un animal est non nécessaire. Mais la jurisprudence sur la question semble indiquer que lorsque les pratiques font partie des standards de l’industrie, elles ne sont pas sans nécessité.
Que pense-t-on d’un chef d’État qui demande aux journalistes étrangers de rester chez eux et de lui faire confiance, parce qu’il est le mieux placé pour savoir ce qui est bien pour son peuple? Et entre les images que nous fournit son service de presse et celles que réussissent à tourner en caméra cachée ceux et celles qui sont sur place, auxquelles accorde-t-on le plus de crédibilité ? Évidemment, ceux qui veulent maintenir le statu quo diront que ces images ne montrent pas « toute la réalité » et ne visent qu’à « ternir l’image du pays », voire à « favoriser les intérêts de certains groupes ». C’est, en tout cas ce que suggèrent les Moubarak, Ben Ali et autres Kim Jong-il.
L’autre côté de la médaille
Des groupes comme Mercy for Animals ne ménagent pas leurs efforts pour ouvrir les portes closes des élevages intensifs. Leurs images dérangent. Aux États-Unis, plusieurs états imposent des peines sévères à ceux qui tournent sans autorisation préalable.
Heureusement, ce n’est toujours pas le cas chez nous. De ce point de vue, on peut bien le dire: ici, c’est pas si pire ! De temps à autres, des employés courageux réussissent à documenter les élevages et les abattoirs. Ce week-end, on a pu voir à W5 sur CTV, dans le Toronto Star et dans le Journal de Montréal des images d’horreur, tournées pendant deux mois dans un élevage de veaux de Pont-Rouge près de Québec. Près de 800 veaux sont quotidiennement sujets à des traitements violents durant les 18 à 20 semaines de leur courte vie.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la violence va bien au delà des gestes de cruauté. Elle est, pour ainsi dire, structurelle. Les veaux sont maintenus dans des stalles si petites qu’ils ne peuvent se retourner ou se coucher confortablement. Ils ne vont jamais dehors, ne respirent jamais d’air pur, ne peuvent former de liens affectifs avec leur mère. Les très jeunes veaux, âgés de quelques semaines, sont battus et frappés. Certains sont pris par les testicules pour les forcer à entrer dans leur minuscule cage de bois. Ils cherchent de l’air dans une grange souillée d’urine et d’excréments. Dans le reportage, l’enquêteur raconte qu’il a perdu le compte du nombre de veaux morts pendant qu’il était sur place. « Pendant quelque temps, c’était un par jour. On entrait et il y avait un veau mort dans sa cage. »
Visiblement ébranlé par les images en caméra cachée, le technicien responsable du bon traitement des animaux sur cette ferme, assure qu’il n’a rien vu. Même chose pour Fabien Fontaine, président de Délimax pour qui les veaux sont produits et qui dit accorder « une très grande importance au bien-être de ses veaux. » Bref, personne n’avait rien vu avant la visite de l’enquêteur de Mercy for Animals.
Sur sa page Facebook, le gestionnaire de communauté des producteurs de veau de lait du Québec a patiemment copié-collé la même réponse des dizaines de fois : « Nous sommes tout aussi choqués que vous par ce qui a été démontré dans le reportage. Ceci ne représente pas la situation de la majorité de nos 160 producteurs. »
Une situation « exceptionnelle » que personne n’avait jamais vue avant. Vraiment ?
Ce que nous montrent les images de Mercy for Animals, c’est la même chose que ce qui est condamné par les spécialistes du bien-être animal depuis plus de quarante ans. C’est la même chose que ce qui a été tourné dans les élevages aux quatre coins du globe. Les animaux sont considérés comme de simples machines à produire de la viande, du lait ou des œufs. Ce que nous rappelle aussi ces images, c’est que l’industrie est incapable de s’autoréglementer et qu’elle ne pourra jamais le faire. Comment s’en étonner? Ses intérêts – générer des profits – seront toujours en conflit avec les intérêts des animaux.
L’industrie ne changera pas
L’histoire se répète. Les producteurs de veau nous rassurent : ils vont « continuer à encourager les producteurs à appliquer le code » et le développement d’étables où les veaux sont élevés en groupe. On ne peut pas être contre le progrès, mais il faut reconnaître qu’au cœur de ces changements, ce n’est pas tant du bien-être des veaux qu’il est question, mais de parts de marché. Les États-Unis constituent le principal marché d’exportation québécois pour le veau de lait. Or le veau élevé en logettes individuelles y sera interdit à compter de 2017. Pas le choix de s’y conformer.
Au Québec, l’industrie du veau est largement déficitaire. Dans les cinq dernières années, elle a reçu plus de 100 millions de dollars de l’Assurance stabilisation du revenu agricole (ASRA). En 2012, c’était 70$ par veau qui était versé. Il faut donc diminuer les coûts, faire des économies d’échelle. La survie passe logiquement par des élevages de plus en plus gros, des élevages contrôlés par deux grandes firmes, Écolat et Délimax. Au Québec, seule une dizaine de producteurs sur 160 sont indépendants.
Il serait utopique de penser qu’une entreprise déficitaire qui compétitionne contre de gros joueurs à l’échelle internationale va volontairement appliquer un code de pratique dont ses employés n’ont jamais entendu parler et augmenter ses coûts, simplement motivée par une empathie envers les animaux qu’elle exploite. Mais de combien de vidéos en caméra cachée aurons-nous encore besoin pour le croire ?
On ne fait pas confiance à l’industrie automobile pour déterminer ce qui est sécuritaire, on ne fait pas confiance à l’industrie pharmaceutique pour déterminer quels sont les médicaments qui doivent être mis en marché. Pourquoi devrait-on fermer les yeux et laisser l’industrie de la viande déterminer comment doivent être traités les animaux? Le Code criminel et les lois québécoises doivent être réformés.
Mais que faire en attendant une éventuelle réforme législative? Garder le statu quo?
Marcel Groleau, le président de l’UPA, écrivait l’an dernier que « les images de cruauté envers les animaux qui nous sont présentées sont délibérément choisies pour choquer » et « prôner le végétarisme. » Mais ce que monsieur Groleau ne semble pas comprendre, c’est qu’on ne dénonce pas les pratiques de l’industrie pour faire la promotion du végétalisme. On fait la promotion du végétalisme à cause des pratiques de l’industrie.
Adopter un régime végétalien, c’est arrêter de manger du veau. Mais c’est aussi arrêter de boire du lait de vache dont le veau n’est en réalité qu’un sous-produit. C’est aussi ne plus se faire complice de la violence qui accompagnent l’industrie des œufs, du poulet, du porc et du bœuf – parce que Delimax et Écolat n’ont malheureusement pas le monopole de la logique de rentabilité. Adopter un régime végétalien, c’est agir en boycottant une industrie aux pratiques honteuses qui n’a à cœur que ses propres intérêts. Il serait temps de l’admettre une bonne fois: ici, c’est si pire que ça.
Pour plus d’information : crutautédescages.ca
Merci de prendre du temps pour établir des faits. Malheureusement, il faudrait que l’on parle de pitou ou de minou pour que le Québec soit sensibilisé… Ça me fait penser à une émission de la semaine verte où un producteur de porcs s’est fait saisir ses truies. Mais tous les bébés sont restés sur place et… sont morts de faim!!! Une phrase parmi tant d’autres dans l’émission…qui passe complètement inaperçue… Si ce serait des chiots qui seraient restés sur place, les gens seraient scandalisés et manifesteraient dans la rue en dénonçant la cruauté envers les animaux… pfffft Réellement, je ne comprends pas comment il peut y avoir autant de déconnections dans le cerveau des gens. C’est d’ailleurs un questionnement qui prend beaucoup de place dans ma vie. Je ne comprends vraiment pas. Bref, merci Élise de rédiger toutes les vérités!
« qu’on ne dénonce pas les pratiques de l’industrie pour faire la promotion du végétalisme. On fait la promotion du végétalisme à cause des pratiques de l’industrie. »
Si je comprend bien ce bout de phrase, si l’industrie avait des belles pratiques, on doit accepter cette esclavage et exploitation. C’est ce que moi je comprend par cette tournure de phrase.
Il y a des dizaines de raisons de militer pour le végétalisme et répondre aux conditions dans lesquelles ont élève les animaux en est une. C’est le sujet de l’article. Je n’aurais pas parlé de végétalisme ce soir n’eut été de ces pratiques scandaleuses. Mais j’ai bien souvent parlé de tous les autres problèmes liés à l’exploitation animale pour lesquels je ne vois d’autre réponse que le végétalisme et bien souvent écrit que de « belles pratiques » ça n’existe tout simplement pas. C’est juste pas le cas ici.
Je suis végétarienne depuis qqs mois et la raison en est cette cruauté morbide. Des gens m’ont demandé si j’étais dans une secte, d’autres prochent de moi disent que je suis devenue une extrémiste. Malgré cela je reste sur mes positions. Les gens ont de la difficulté à respecter les autres dans leur choix malheureusement. Merci Elise pour ce texte et pour le reste.
Honnêtement un des meilleurs textes écrits sur la question depuis un bout au Québec. Il faudrait 3 millions d’Élise pour avoir l’espoir d’améliorer un peu le monde.
Pour ceux qui veulent en savoir plus, je vous conseille vivement « Vache à Lait. 10 mythes de l’industrie laitière » où Élise développe en détail la situation au Québec : http://www.editions-stanke.com/vache-lait/elise-desaulniers/livre/9782760411043
Merci beaucoup pour cet article!
« Adopter un régime végétalien, c’est arrêter de manger du veau. Mais c’est aussi arrêter de boire du lait de vache dont le veau n’est en réalité qu’un sous-produit. C’est aussi ne plus se faire complice de la violence qui accompagnent l’industrie des œufs, du poulet, du porc et du bœuf . » C’ est simple et bien dit, et facile à comprendre. Rien à rajouter! Bravo Elise!
J’aime comment le journal Voir se détache de cet article en précisant que ça ne reflète pas nécessairement son opinion….c’est pas comme ça que les mentalités vont changer! Pour l’article en tant que tel, il est excellent. Par contre, il serait bien qu’on mentionne également qu’au-delà de la cruauté animale, la consommation de viande a aussi des effets néfaste sur l’environnement et qu’à partir de ce moment, ce n’est plus un choix qui n’engage que soi de manger ou pas de la viande mais bien toute la planète. Être végétarien/végétalien est un réel combat de nos jours, les gens ne comprennent tellement pas pourquoi on le fait et plusieurs le prennent presque comme un affront, c’est ridicule. Je ne comprend pas pourquoi je dois justifier mon choix de ne pas consommer de viande alors qu’on ne demande a personne de justifier son choix de consommer de l’alcool…Y en a un des 2 qui est néfaste pour la santé et pourtant, c’est celui-là qui est considéré comme « normal » aux yeux de la société alors que l’autre est presque « démonisé » par bien des gens.
Marie-Michelle,
Je suis blogueuse au Voir. Pas journaliste. J’écris ce que je veux sans être révisée par personne et La mention s’affiche automatiquement dans tous les billets, peu importe le sujet. Quant à l’aspect environnemental du végétalisme, j’en ai souvent parlé (dont ici). En tous cas, bravo pour votre végétalisme !
Wow, enfin!
Le nombre de fois où j’ai entendue »Je suis déjà allé dans une ferme et c’était pas comme ça ».
Merci pour ce superbe article!
Je suis végétarien depuis plus de 2 ans et végétalien depuis 6 mois. Je ne comprends pas pourquoi je dois régulièrement expliquer aux gens les raisons pour lesquelles je suis végétalien. À mon sens, c’est eux qui devraient nous expliquer pourquoi ils aiment manger des êtres vivants. Je crois qu’il est anormal d’aimer manger des animaux…
Le problème est que les gens ne voient pas l’animal mort dans leur assiette, mais plutôt un produit…
L’industrie nous ment. L’industrie de la viande ainsi que l’industrie du lait publient des annonces nous laissant croire que les vaches sont heureuses. Prenons en exemple la publicité du fromage (la vache qui rit). La vache ne rit pas du tout. La vache pleure, la vache est désespérée, car on lui kidnappe son bébé. La vache est restreinte à un enclot minuscule. On l’exploite jusqu’à tant qu’elle ne puisse nous donner du lait. Lorsqu’elle ne donne plus de lait, on l’oblige à avoir des relations sexuelles, donc on lui inflige un viol. Aussitôt qu’elle accouche, on kidnappe à nouveau son bébé dans le but de le manger et on l’exploite à nouveau pour son lait. Lorsqu’elle ne peut plus nous donner du lait, on l’envoie à l’abattoir et on la mange. Est-ce que la vache rit? Non, la vache souffre, la vache est triste et se demande pourquoi le monde est si cruel.
On laisse l’industrie du lait distribuer gratuitement du lait dans les écoles. Wow! On croit que c’est un beau geste, mais le seul intérêt qu’ils ont à poser ce geste est de manipuler leur future clientèle en leur faisant croire que le lait est bon pour eux. L’industrie du lait utilise nos enfants… Également, on ne leur dit pas que nous sommes les seuls êtres vivants à boire le lait d’une autre espèce. On ne leur dit pas que nous les exploitons. Pourtant, présentons une vache à un enfant et il voudra jouer avec elle et non lui faire du mal…
Bref, comme on le fait pour la cigarette, on devrait condamner ces industries. Ils ne devraient plus avoir le droit de nous mentir en plein visage… Ils ne devraient plus avoir le droit de faire de la publicité pour vendre leur produit. Finalement, sortons le lait des écoles et offrons leur de meilleurs aliments…
Je suis d’accord avec les principes végétariens et végétaliens. Ce sont des principes qui méritent d’être répandus. Par contre de raconter qu’il est anormal de manger des animaux (la nature ne nourri pas les coyotes avec des feuilles donc naturel) et que la vache pleure (anthropomorphisme dégoulinant) couvrent de ridicule des principes qui méritent d’être défendus intelligemment.
»Lorsqu’elle ne donne plus de lait, on l’oblige à avoir des relations sexuelles, donc on lui inflige un viol. »
Quand même… Laissez la vache seule dans le champ avec un taureau et vous verrez ce qui va se passer. Le taureau voudra l’inséminer à chaque 15 minutes.
La vache se laissera inséminer, lorqu’elle en aura l’envie et que sa morphologie en décidera.
Comme tout autre animal d’ailleurs.
Il serait juste de mentionner que tous les produits d’animaux, sans exception, sont issus de la cruauté. La question n’est pas de mesurer le degré de souffrance d’une espèce d’animaux mais de réaliser que l’utilisation des animaux n’a pas sa place, que tuer tout animal en absence de nécessité est injustifiable et que le véganisme, et non le végétalisme, est la seule option pour mettre fin à l’horreur que représente l’élevage des animaux non humains.
Monsieur Galarneau,
Votre choix d’être végétalien est, peut-être, finalement, le plus censé. L’avenir nous le diras. Je respecte donc votre choix. Toutefois, prenez garde que votre argumentaire ne soit pas toujours truffé d’anthropomorphisme et d’exemples erronés. Vous perdez en crédibilité. Des exemples:
Vous croyez vraiment que la vache se fait violer? Quand un animal est en chaleur, sa biologie lui commande de s’accoupler. Je n’ai jamais vu une vache avoir la migraine…
L’humain est le seul animal à boire le lait d’une autre espèce. Vraiment? Le chat, l’ours et le raton -laveur se régalent du lait de vache, pour ne nommer que ceux dont je suis certains.
@ Diane Dion
chère madame, voici une idée: la prochaine fois que vos plants de basilic bio tourneront leur feuillage vers le soleil, demandez-vous donc si cela n’est pas là une manifestation d’intelligence végétale…comme le fait le coq, ce grand génie de l’intelligence animale, qui réveille abruptement tout le voisinage avec son tonitruant cocorico matinal…
si votre réponse à ma question s’avérait positive, vous devriez alors en toute logique cesser de manger, le jour comme la nuit…je vous plains d’avance…
N’en déplaise aux Québécois, cette province fait tout aussi parti de l’industrie agro-alimentaire nord-américaine que n’importe quel état américain. Cela comprend l’élevage de type industriel autant que la problématique des OGM.
L’image de la petite ferme Québécoise bucolique et familiale n’est qu’un mythe.
De plus, la loi Canadienne comme Québécoise, dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres domaines, est suffisamment floue et vague pour laisser toute la latitude possible aux producteurs/propriétaires/industriels/fabricants.
pas de mots pour ces 2 crissssssssss la
De plus en plus j’ai de la difficulté à manger de la viande depuis plusieurs année.
J’ai vu passer un camion rempli de poules qui s’en allait vers l’abattoir et ca m’a crever le cœur. Les voir entasser , corder comme des sardines, c’est animaux, oui des poules ce sont des animaux, sentent venir la mort.
J’ai prise ma décision, je vais ressortir mes recettes végétariennes.
Pauvres animaux.
Je ne suis pas végétalien, ni végétarien. J’aime manger de la viande. Et je trouve cet article excellent. Est-ce que ça va me faire changer d’idée sur mes choix alimentaires? Pas au niveau de songer au végétarisme/lisme. Est-ce que ça me porte à réfléchir sur ces choix-là? Oh que oui. Diminuer le nombre de repas de viande, chercher à faire affaire avec un fermier de famille et visiter sa ferme afin de voir comment sont traités les animaux, etc.
Ce que je ne comprendrai jamais, ce sont les gens qui ne comprennent pas qu’on puisse être végétalien. C’est un choix qui n’implique que la personne! Et il y a tellement plein de recettes et de saveurs qu’on peut obtenir sans avoir besoin de viande! Les qualificatifs d’extrémisme, que j’ai aussi entendu, sont tout simplement ridicule. L’humain a tellement de difficulté à côtoyer l’altérité…
Merci de nous ouvrir les yeux, notre mode de production alimentaire est inacceptable. C’est tout simplement écoeurant ce que l’on fait subir aux animaux. Pour ma part j’opte pour le boycott.
Merci pour cet article bien ficelé. J’ai connu des élevages familiaux où les animaux étaient respectés et bien traités. Leur abattage se faisait rapidement et sans souffrance et les vaches laitières passaient leurs journées au pré. Si un jour, je mange de nouveau de la viande, je saurai d’où elle vient et ce sera de ce type d’élevage.
Vaches violées ! En passant, les vaches qui connaissent un boeuf sont rarissimes; ce dernier a du céder sa place au vétérinaire et sa seringue a sperme.
(1)
Je pense que beaucoup de vegetariens et vegetaliens devraient faire un examen de conscience.
On ne peut pas demander le vegetalisme et critiquer comme c’est souvent le cas, les alternatives ( ce que font beaucoup de vegetaliens , vegetariens … ).
(a)
Il y a quelque chose de l’ordre de l’incomprehensible que certains vegetaliens, vegetariens regardent avec horreur et degout les alternatives vege qui simulent par exemple la viande …
croquette de poulet vege, boulette de viande vege …
Sur le fond je pense que c’est une erreur … le point c’est que ces produits permettent d’explorer les possibilites du vege et qu’on devrait valoriser ces alternatives et sont les plus susceptible de devenir des alternatives grand public.
(b)
Je pense que ce type de vegetaliens qui fleurtent avec l’idee que l’homme devrait manger de la nourriture le moins transformer possible … des graines sous toute leur forme … et ou se mele vege- bio-grano- et critique de la transformation des aliments …. frequent chez de jeunes personnes …
je pense qu’ils sont les pires ambassadeurs.
(c)
Le reel c’est que beaucoup de gens ( dont moi meme ) aime la complexite et la diversite de la viande en terme de structures … je pense que c’est sur ca qu’on doit travailler, fait connaitre et developper des alternatives.
(2)
Je comprends le grand discours sur les pratiques de l’industrie et le vegetalisme sans compromis … sinon on se fait complice de la violence …
(a)
Je pense par contre qu’on devrait viser dans premier temps moins de viande, tout d’abord parce que ca permet une plus grand variete …. ce qui est deja le cas chez beaucoup de gens qui prennent plus de temps pour choisir des aliments qu’il y a 50 ans.
Le point … on devrait faire de la consommation de viande, quelque chose de plus occasionnel …
On devrait valoriser les flexi-vegetariens, et ceux qui font simplement des efforts pour manger moins de viandes plutot que de proposer des regimes plus severes et en terme de tout ou rien.
Et finalement pour les vegetaliens valoriser les vegetariens … qui fleurtent avec le flexi-vegetalisme … en limitant leur consommation d’oeuf ou de lait de vache …. et qui s’essaye des substitut de fromage par exemple ….
(b)
Je rejette de proposer aux gens un espece de choix de tout ou rien, contreproductif, pis de faire dans l’argumentaire de vous etes complice de la violence …
(3)
Pour ma part en regard du fait d’etre ou non (flexi-) vegetarien.
L’argument le plus fort est et demeure ecologique et de developpement durable et pour certaines viandes des arguments
de sante.
Quand on parle de pratique d’abattage il doit y avoir une reflexion, par contre le droit des animaux certains vegetaliens l’entendent parfois, je pense qu’on est dans autre chose et probablement que ca concerne un futur possible en l’an 3067 ….
On peut militer pour ca, mais on perd de vue ce qui peut et doit se faire a court et moyen terme.
(4)
« Mais ce que monsieur Groleau ne semble pas comprendre, c’est qu’on ne dénonce pas les pratiques de l’industrie pour faire la promotion du végétalisme. On fait la promotion du végétalisme à cause des pratiques de l’industrie. »
(a)
Qu’on soit honnete par contre … le reel c’est que vous utilisez les pratiques pour promouvoir le vegetalisme …
(b)
Je pense qu’il n’y aura aucune pratique qui vous satisferait …. et satisferait beaucoup de vegetaliens …
Du moment qu’on pense qu’on doit donner des droits aux animaux … a quel moment ca peut faire du sens … de le tuer pour se nourrir avec ….
(c)
Serieusement a quel niveau de confort du poulet vous acceptez la pratique de le manger ? Qu’est-ce qu’on peut offrir au poulet qui vous convienne qu’on le tue et qu’on le mange ?
A quel moment le confort du poulet rend son abattage une chose morale pour vous ?
(d)
Vous dites un moment donne
» Ils ne vont jamais dehors, ne respirent jamais d’air pur, ne peuvent former de liens affectifs avec leur mère. »
Combien de sejour dehors a respirer l’air pur va rendre acceptable la pratique de l’abattage de veaux pour vous …
A combien de temps avec leur mere vous etes en accord pour qu’on le tue ….
Donc selon vous, on ne peut pas critiquer les sweat shop au Bengladesh si on n’achète que des vêtements produits dans de bonnes conditions ? On ne peut pas se battre pour des meilleures conditions pour ces travailleurs si on ne magazine pas chez H&M ? Il faut être complice de l’exploitation pour la dénoncer ?
Faire la promotion du véganisme, c’est tendre vers un idéal. Comme celui de l’égalité homme-femme ou d’un monde sans discrimination basée sur l’orientation sexuelle. On ne va pas s’empêcher d’en parler parce que c’est un idéal qui constitue, oui, la seule vraie solution à l’exploitation animale. Surtout que pour plusieurs personnes, c’est un mode de vie qui peut être adopté.
Je ne suis pas née végétalienne. Je le suis devenue après m’être intéressée sérieusement à la question de l’exploitation animale. Je ne suis pas payée pour chaque nouveau végé non plus. Si j’en parle, c’est simplement parce que ça me semble être la meilleure solution aux problèmes que je dénonce.
Ceci dit, je suis bien consciente que chaque personne a ses propres contraintes qui guide ses choix alimentaires et je sais bien que chaque petit geste est un pas en avant. Oui, manger moins de viande, c’est une bonne chose. Et concrètement, pour les animaux qui sont exploités, améliorer leurs conditions de vie, ça change quelque chose (même si ça ne règle pas le coeur du problème).
Parallèlement, je n’ai absolument rien contre les alternatives à la viande ou autres « fausses viandes ». J’en parle d’ailleurs souvent. Même chose pour les questions écologiques. Ce texte n’est ni le premier, ni le dernier que j’écris!
Pourquoi accepte-t-on si facilement que quelqu’un décide de boycotter pour des raisons morales les sweatshops, l’industrie du pétrole, voire Québécor ou les OGM mais pas l’industrie de la viande ?
On me fait de la rhetorique a 2 $ ici et vous evitez volontairement le coeur de mon propos.
Mais c’est pas grave, j’ai l’habitude avec les rhetorique a 2$ et les snorros …
(1)
« Donc selon vous, on ne peut pas critiquer les sweat shop au Bengladesh si on n’achète que des vêtements produits dans de bonnes conditions ? »
J’ai pas dit qu’on pouvait pas faire de critiques. Le reel c’est qu’il y a des pratique en terme de production de vetement qui peuvent me convenir. Il y a une cible atteindre … et qui fait en sorte que jai pas de probleme me procurer un vetement.
Quelle est la cible pour vous en terme d’exploitation animale ?
Quelle est une bonne exploitation du poulet pour en faire disons des ailes de delicieuse ailes de poulet ?
Quelle est une exploitation qui satifait vos criteres des veaux pour en faire de delicieuse pieces de viande ?
Si dans le fond … la mise a mort d’un animal pose un probleme insurmountable pour vous dites pas que c’est les conditions d’exploitation le probleme … parce que meme les conditions les plus exemplaires vous satisferont pas.
—-
(2)
Je vous invite a lire votre propos. Vous me dites …
« Je ne suis pas née végétalienne. Je le suis devenue après m’être intéressée sérieusement à la question de l’exploitation animale. »
(a)
Selon cete logique il devrait y avoir des criteres qui feraient en sorte que vous ne soyez plus vegetalienne ?
(b)
Dans le fond y a -t-il une maniere que l’on puisse proceder a l’elevage et l’abattage d’un animal et que vous puissiez le manger ?
Si c’est non il me semble que « monsieur Groleau » a bien raison dans sa Remarque.
Vous n’aurez aucune réponse satisfaisante en 10 lignes.
J’ai des dizaines d’articles publiés, deux bouquins et je donne des conférences presque à chaque semaine. Venez m’écouter, lisez-moi et mieux encore, jetez un coup d’oeil à des essais comme Zoopolis ou Animal Liberation si la question vous intéresse réellement. Vous y trouverez de quoi nourrir votre curiosité.
Oui, en effet, la vache ne se fait pas violer, mais le vétérinaire lui inflige une seringue à sperme ce qui n’est pas beaucoup mieux.
Vision plus « galactique » ou laitière
Voici un moyen d’envisager notre rapport au monde qui nous entoure en essayant de regarder de l’extérieur ,nos comportements et pas seulement de notre point de vue ,à ras du sol .
Et si quelque part , c’était autre chose que le grand hypothétique , qui nous regardait ?
Le plus étonnant et incompréhensible est que la prise de conscience du VG (tarien et talien) est considérée ,par les immobilistes , comme un affront à leurs pratiques venue du fond des âges.
L’animosité dont ils font souvent preuve ressemble furieusement à celles qui ont existé lorsque des rapports liés à des pratiques séculaires ,commençaient à êre considérées , par une minorité grandissante ,comme injustes ,immorales ,dépassées.
Il n’ a pourtant rien de mal à vouloir le bien,autour de soi.
Encore moins à espérer qu’il se répande le plus loin et le plus longtemps possible.
L’animal a été déterminant dans toute les étapes de l’extraction de l’homme du milieu de la compétition naturelle.
Sans les autres espèces consommées ,pour leur force , leur courage ,leur capacité à obéir sans broncher , leur robustesse , le goût de leur chair , l’homme en serait toujours à se planquer dans des grottes ,des amas de bois , de pierre , de glace ,parfois occupé à contempler le ciel rempli de regards qu’il imagine tournés vers lui .
Lui , le centre de tous ces mouvements apparents ,sombre dans l’ interprétation de sa raison d’exister ,du rôle qu’il joue et du pourquoi de ses capacités destructrices.
Pointer du doigt , pouvoir montrer avec précision des endroits particuliers à un grand nombre d’individus , va probablement orienter des convergences d’interprétation et des courants de pensée.
Les membres antérieurs libérés n’ont pas seulement permis la confection d’outils et d’armes ,mais ont orienté , par une précision accrue ,l’identification de phénomènes insolites ,surtout dans le ciel nocturne.
D’une part ,un ensemble de points lumineux qui semblent se diriger ,de manière uniforme dans ce que l’on comprendra bien plus tard :les étoiles de notre galaxie qui défilent dans le sens contraire à la rotation de la terre sur elle-même .
D’autre part , 4 à 5 points lumineux ( mercure , venus , mars , jupiter , saturne )qui semblent suivre des mouvements plus complexes et irréguliers.
Lune et soleil dont les trajets semblent immuables.
Avoir la capacité de tendre un membre et augmenter la précision par l’index ,a certainement été déterminant ,dans la transmission des croyances de l’époque.
Et lorsque vous constatez , de génération en génération , de siècles en siècles et millénaires ,que ce qui vous entoure et semble immense et inatteignable ,tourne autour de vous , comme si vous étiez le centre de toute les convoitises , vous ne pouvez que développer un sentiment de supériorité ,de narcissisme et d’égocentrisme.
Petit à petit une inscription génétique renforce ce qui devient une certitude .
Jusqu’au moment où timidement , certains grecs (aristarque) trop en avance , puis galilée , bruno et d’autres ( il y a un demi millénaire) osent affirmer que toute cette construction mentale qui dure depuis des centaines de milliers d’années , est complètement erronée ,basée sur des monumentales erreurs qui ont conduit à une forme d’aliénation de l’esprit ,presque impossible à guérir .
Nous en somment toujours là à être convaincu de notre grandeur , notre supériorité , des droits incontestables que nous avons sur toute forme de vie qui n’a pas eu les capacités d’interpréter l’univers.
Alors que toute les déductions ,depuis la nuit des temps , sont fausses , jusqu’il y a cinq siècles.
Prisonniers de notre propre génome qui nous fait faire les pires horreurs ,que nous continuons à trouver légitimes .
Ces quelques centaines d’années auraient du nous faire changer de comportement ,mais il y a quelque chose de si fort , tellement ancré en nous ,qui nous empêche de nous remettre en cause.
Certain appellent cela la culture , les traditions , les coutumes , mais je parlerais plutôt de continuité dans l’impossibilité que l’on a , d’admettre que l’on s’est trompé .
On n’est pas le centre d’un système de mouvements complexes qui semblent nous admirer , mais bien un tout petit astre qui tourne sur lui-même , emmenant avec lui la lune , dans ses rondes annuelles autour d’une étoile similaire à des milliards d’autres ,dans un de ces grands nuages ,parmi une presque infinité d’autres grands nuages.
Qu’est ce qu’on fait maintenant ?
On continue , comme si rien n’était , à se mentir à soi-même , ou on oriente notre intelligence relative , vers quelque chose de plus noble , de plus grand ?
Le respect de ce qui n’a pas eu nos avantages et que l’on a si mal exploité , ou bien continuer dans le mépris de ceux qui ont eu à subir notre erreur ,qui ressemble à un piège qui nous aurait été tendu .
Ou alors c’est tout simplement le chemin que suivent obigatoirement les formes de vie élaborées , partout dans l’univers , lorsqu’elles décident de s’attaquer à la compréhension des mouvements céletes depuis la surface de leur planètes respectives.
A mouvements apparents similaires , déductions semblables et erreurs à chaque fois?
Peut-être pas .
On est toujours l’imbécile d’un autre.