Après une première année où l’équipe du Beu-Bye avait réussi à produire un très bon spectacle avec les moyens du bord, la 2e mouture était fort attendue par le public (et la critique).
Cette année, c’est avec beaucoup de chansons, de touchants hommages aux personnalités disparues et une multitude de sketchs politiques que Le Théâtre du temps qui s’arrête clôt 2015, dans une mise en scène de Lucien Ratio.
Attention, « Divulgâcheur »
La soirée s’ouvre à la Bordée avec la complicité de Jacques Leblanc, directeur artistique de l’endroit, qui offre une excellente réponse à une mémorable imitation faite à son endroit par Philippe Durocher lors de la précédente édition. S’en suit un numéro d’ouverture très efficace aux couleurs de Star Wars dans lequel on souligne l’arrivée de Justin Skywalker Trudeau dans le paysage quotidien des canadiens.
Le spectacle commence donc avec beaucoup d’énergie, mais demeure quelque peu inégal dans son ensemble. Parmi les numéros réussis de ce dernier Beu-Bye, une incarnation hilarante de Marcel Aubut, une apparition en chansons de Normand Lamour sur la trame musicale de la série culte Watatatow, ainsi que l’imitation toujours très efficace de notre Régis national (exécutée par Philippe Durocher), cette fois dépeint tel Jules César dans son palais romain. Au sein d’une distribution solide, la comédienne Monika Pilon se démarque et démontre une fois de plus son aisance dans le théâtre de variété et son instinct naturel pour la comédie.
Aussi très appréciés, des clins d’oeil à la grève des professeurs, au mariage de Péladeau, à l’emprisonnement de Lise Thibault, à la « fouille raisonnable » d’Yves Bolduc, à l’épisode tumultueux de Joël Legendre et, évidemment, aux éternelles élections. Au milieu de ces multiples blagues, ce sont encore une fois les références à l’actualité de la ville de Québec qui sont les plus payante en rires.
Malgré tout le talent musical de Mathieu Campagna, qui s’affaire tout au long du spectacle à « faire diversion » au cours des transitions, il semblerait que la succession des numéros manque de dynamisme : les innombrables changements de décor laissent le temps à l’énergie du public de retomber un peu plus chaque fois. À l’opposé, il semble que certains gags passent trop rapidement entre deux répliques, sans qu’on ait le temps d’y asseoir suffisamment le punch pour déclencher la réaction des spectateurs.
Ce qui manque cruellement à l’équipe, ce ne sont pas les idées ou la créativité; c’est un plus gros budget. Un budget qui leur permettrait de finalement passer à une autre étape et de se doter d’un décor, d’un house band et d’ingrédients qui mettraient la table pour un show de variété véritablement festif du début à la fin, à la hauteur du potentiel d’un tel projet. Un projet dont il faut être fier, puisqu’on réussit à passer une sincère bonne soirée au Beu-Bye 15!
Beu-Bye 15
Théâtre de la Bordée
Du 15 au 20 décembre