La Bordée 17-18 : jeunesse pétillante et audace bienveillante.
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La Bordée 17-18 : jeunesse pétillante et audace bienveillante.

La Bordée annonçait cette semaine les couleurs de sa programmation 2017-2018, la toute première du nouveau directeur artistique Michel Nadeau. Sans être un virage à 180°, les choix de l’ancien directeur du Théâtre Niveau Parking s’annoncent comme un vent de fraîcheur pour une 41e saison surprenante.

Ne cherchez pas le théâtre classique entre les pages de la brochure turquoise, il ne s’y trouve pas. C’est plutôt un franc retour vers la création et une mise en valeur du répertoire québécois que souhaite amener Michel Nadeau sur la rue St-Joseph. Comme une « percée de soleil dans un plafond nuageux », les œuvres qui partageront l’affiche dès septembre respirent la tendresse et la bienveillance, comptant sur le talent de quatre metteur en scène féminine (!) et de distributions paritaires.

Ça saute aux yeux; une pléiade de nouveaux visages, fraîchement sortis des écoles prendront d’assaut les planches de la saison prochaine. Auteurs, metteurs en scène ou comédiens se voient donc confier la mission de surprendre les habitués avec des propositions originales pour des textes très contemporains, n’en déplaise aux mordus de Molières.

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Crédit : David Cannon

L’intense Lucky Lady de Jean-Marc Dalpé, la touchante Bienveillance de Fanny Britt feront partie de ces morceaux de théâtre à surveiller, respectivement mis en scène par Patric Saucier (Envie, Le Boxeur) et Marie-Hélène Gendreau (Tom à la Ferme, Trainspotting). Le théâtre sera aussi ancré dans les enjeux de sa société actuelle avec Une bête sur la lune. Surprenante découverte, le texte de l’américain Richard Kalinoski raconte l’histoire d’un réfugié arménien tentant de refaire sa vie au cœur des États-Unis de 1921. Difficile d’ignorer la résonance d’un tel scénario avec l’actualité internationale.

 

Créations pas banales à saveur locale.

Quelle belle surprise de voir au programme la reprise de Mme G, un texte docu-fictif de Maxime Beauregard-Martin ayant fait son chemin depuis les Chantiers, en passant par Premier Acte jusqu’à la Bordée. À noter que la performance de Marie-Ginette Guay, dans le rôle de la mythique madame Thérèse, lui avait valu de nombreuses éloges lors de la création, il y a 2 ans. On a déjà hâte de retrouver le personnage, et de voir comment la mise en scène efficace de Maryse Lapierre sera adaptée pour la grande scène.

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Parlant de création, une audacieuse proposition ne manquera pas brasser les conventions théâtrales : CHSLD – Centre d’Humbles Survivants Légèrement Détraqués. De l’art clownesque sur une scène de théâtre? Oh que oui! Ceux qui connaissent le travail de Véronika Makdissi-Warren ne seront pas surpris de cette proposition déjantée. Création collective aux accents bouffons, ce quasi-carnaval a d’abord été présenté dans le cadre des Cartes Blanches du Théâtre Niveau Parking en 2015.

Résidences d’écriture, mentorat pour scénographes, inclusions des communautés multiethniques et traditions renouvelées (avec les Soirées bordéliques et le Beu-Bye) sont autant de projets qui gravitent autour du Théâtre de la Bordée pour revaloriser l’émergence des nouvelles idées.

Après le Trident, la Bordée et le Périscope, ce sont Premier Acte et Les Gros Becs qui fermeront la marche des dévoilement de programmation au cours des prochaines semaines. À suivre!