Qu'est-ce qui fait qu'un spectacle prend du sens et qu'il vient me toucher? La question m'est revenue plusieurs fois hier soir pendant la représentation de Three Sixty Five qui m'a beaucoup déçue malgré la virtuosité des interprètes et la plastique de l'œuvre. Car j'avais des attentes.
En place de la signature personnelle et colorée que j'avais aimée dans Unbound, la pièce précédente de Wen Wei Wang, j'ai trouvé une gestuelle mécanique, vide et désuète. En place des atmosphères subtiles et prégnantes qui animaient cette œuvre, j'ai trouvé une plastique impeccable mais sans âme, et une musique entêtante qui emplit tant l'espace qu'elle étouffe souvent la danse. Pas de relations vibrantes non plus entre les interprètes qui se déplacent la plupart du temps en groupe et à l'unisson, comme dans la scène ci-contre photographiée par Donald Lee.
Dans l'entrevue qu'il m'a donnée fin mars, le chorégraphe disait s'être départi des spécificités de sa culture d'origine pour nous livrer un geste résolument contemporain. Il semble que l'opération l'ait, hélas, vidé de sa substance.
Mon ennui était tel hier soir que je l'ai trompé en laissant mon esprit vagabonder dans toutes sortes de questionnements sur la danse contemporaine, réfléchissant, entre autres, à tous les éléments qui peuvent nous fasciner et nous galvaniser ou, au contraire nous lasser et nous éteindre.
À ce propos, je serais bien curieuse de lire ce qui vous allume ou vous fait décrocher. À vos claviers!