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États généraux de la danse

«Nous nous engageons à pratiquer en toute circonstance un optimisme éclairé et combatif, contre le pessimisme, le défaitisme et le fatalisme ambiants qui siéent mal à la danse, un art de vivre et d'avenir.»

Tirée de la déclaration d'intentions intitulée Solidairement nôtre que les participants aux seconds États généraux de la danse ont signé la semaine dernière, cette phrase traduit bien l'ambiance qui régnait dimanche à l'assemblée plénière. Réunis dans le studio de l'Agora de la danse, quelque 200 professionnels de la danse (artistes, travailleurs culturels, enseignants, diffuseurs, chercheurs…) ont voté une centaine de recommandations que le Regroupement québécois de la danse (RQD) intégrera au Plan directeur de la danse professionnelle au Québec qui établira les actions à mener au cours des 10 prochaines années pour assurer la consolidation de la discipline et son avenir.

Aide-toi, le ciel t'aidera

Loin de se contenter de demander aux pouvoirs publics d'augmenter les enveloppes allouées à la danse, les membres de la communauté ont envisagé toutes sortes de façons de se retrousser les manches pour améliorer leur quotidien et parfaire leur art.

Ces quelques autres extraits de leur déclaration d'intentions donnent une bonne idée de leurs désirs et de l'esprit dans lequel ils souhaitent les réaliser:

«Contre le sentiment d'isolement, de non-reconnaissance, d'iniquité générationnelle et intergénérationnelle, nous nous engageons à cultiver l'esprit d'entraide, de partage, de coopération, à reconnaître la place de chacun, quel que soit son âge, son style de danse, son école d'appartenance, sa provenance géographique, son métier.

(…) En signant cette déclaration d'intentions, nous nous engageons à briser le mur du silence entourant les problèmes de santé physique et mentale dans nos bureaux, nos studios, sur la scène, en tournée, dans nos écoles de danse. (…) Nous nous engageons donc, quel que soit le métier que nous exerçons, à parler franc, à mettre des mots sur les maux qui minent le moral, la santé des troupes et la qualité de nos danses. Nous nous engageons à prendre les moyens d'instaurer des pratiques exemplaires et salutaires.

(…) Nous nous engageons, individuellement et collectivement, à chiffrer les coûts de l'art que nous pratiquons et que nous désirons au plus fort de nous-mêmes rendre plus aisé, plus aisément accessible, plus solidement et visiblement établi dans la cité. La danse meurt d'envie d'ouvrir des portes, des fenêtres, des archives, des studios, d'avoir pignon sur rue, de circuler dans tous les sens, sans entrave, partout.

(…) Ce qu'il nous tient tant à coeur de réaliser, aujourd'hui et dans les années à venir, fait partie d'une mystérieuse trajectoire dont les sources premières, les ramifications, les sillons, les filiations, les enseignements doivent être révélés et reconnus. Nous avons une histoire, une mémoire, un patrimoine artistique à rapailler, à exposer. Nous nous y engageons, car tout cela, qui nous appartient en propre, est du domaine public.»

Photos (Fabienne Cabado) : en assemblée et à la pause