De tous les partys-bénéfice que les créateurs en danse organisent pour renflouer leurs caisses, ceux de la compagnie des Sœurs Schmutt sont sans doute les plus festifs et les plus rassembleurs. Le dernier gala-bénéfice des Grands Ballets Canadiens a eu beau rassembler près de 500 personnes qui leur ont rapporté 545 000 $, je gage que les notions de communauté et de solidarité n'y ont pas vibré des mêmes teintes qu'aux soirées des jumelles Élodie et Séverine Lombardo.
Je me souviens par exemple d'un gros party improvisé à la dernière minute dans un appart du plateau pour rassembler les 3 000 $ manquants pour leur première tournée au Mexique. Il y a eu aussi cette fabuleuse vente aux enchères d'objets en tout genre, animée pas l'inénarrable François Gourd, et suivie d'un concert endiablé de Tomas Jensen. J'en étais ressortie la joie au cœur et avec une magnifique eau forte et une petite peinture qui trônent depuis dans mon bureau. Ce soir-là, l'entrée coûtait 10 $ et chacun payait ce qu'il voulait pour la bouffe du buffet. On pouvait même ne rien donner, histoire que personne ne reste le ventre vide quand il y a à manger.
Cette solidarité dont font preuve les sœurs Lombardo se manifeste aujourd'hui sous une autre forme: ce vendredi 12 juin, dès 19h, Le Cabaret Schmutt de la dernière chance présente une quinzaine de numéros d'artistes de la danse, du théâtre et de la musique, dont les très en vogue Frédéric Gravel et Stéphane Crête. Une soirée à 15 $ où l'on pourra aussi boire et manger. C'est au local Mowill, au 3e étage du 3956, boulevard Saint-Laurent. Je ne sais pas vous, mais moi, j'y serai.
Chère Fabienne, je t’aime beaucoup… ou alors je ne supporte pas de me faire couper le caquet… réponse ? Les deux en vérité mais pourquoi ? parce que je viens d’écrire un long message et voici que le blog l’a effacé, j’hallucine, mais comme je t’aime beaucoup ET que je ne supporte pas… bref, je réitère!
Justement c’était à propos de se faire couper le caquet. marie Chouinard l’a fait avec Catherine Lalonde et ce n’est pas admissible, en plus d’être vraiment pas glorieux. Je n’ai pas vu le solo because j’étais à Paris + FTA + etc… peu importe. Mais on sait tous à quel point ce spectacle bénéfice a été traité par la CMC (compagnie marie chouinard) comme un évènement de danse, voyons-donc, quelle démagogie qu’oser dire partout que «Marie Chouinard revient 20 ans plus tard en solo» et «fait danser son âme» etc…, tout en insinuant que, non non… je le fais dans l’intimité le matin au saut du lit histoire de prendre le thé avec mes admirateurs… C’est super que MC le fasse, mais que ce soit fait honnêtement alors. C’est le minimum. Alors après, s’offusquer que Catherine Lalonde avec un billet payé par Le Devoir OSE critiquer relève d’une démagogie encore plus scandaleuse, en plus d’être un acte de contrôle avéré de la liberté de voir, dire, apprécier et donc, critiquer, surtout quand c’est ton métier. Pire que s’offusquer, la CMC s »est permis d’envoyer à Catherine Lalonde une lettre d’insultes, pas glorieuse mais terroriste par exemple… j’hallucine ! Mais où est cette lettre, pourquoi nous la cache-t-on ? Pourquoi Le Devoir ne la publie-t-il pas ? Je suis vraiment doublement choquée ici : un parce que MC se permet de jouer les interdits et ne joue pas le jeu de la «mauvaise» critique (ben oui, c’est même pas subtil comme raison… ), deux parce qu’en plus on dissimule le fait. Deux fois le caquet rabattu. C’est incroyable, et ça se passe dans une «métropole culturelle» près de chez vous… À La Presse on n’a rien fait par souci d’équité parce qu’on ne couvre JAMAIS aucun spectacle bénéfice, mais je ne peux pas imaginer que quiconque au journal se soit fait insulter et interdire de critiquer et qu’on ait laisser pisser comme sur les ailes d’un canard… bon voilà, j’ai dit ce que je pensais, je crois qu’il faut que ça se sache.
Bon à part ça, je veux aussi te dire Fabienne combien j’ai été heureuse de lire le compte-rendu de tes interventions auprès des jeunes pendant le FTA et ailleurs, à L’Agora et Circuit-Est. C’est vraiment essentiel et passionnant et j’espère que ça va se développer de plus en plus ici. Je reviens justement du festival annuel des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint-Denis, où une équipe de pros fait depuis 2002 plus de 700 heures/an de sensibilisation à la création artistique dans les écoles secondaires de ce département «sensible» du nord-est parisien, dont on entend plus souvent parler pour les voitures qui brûlent et les algarades entre «djeunes issus de l’immigration» et police que pour leur sensibilisation à la danse contemporaine, donc au rapport au corps, à l’espace, à son identité et à l’altérité. L’art est fédérateur et créateur et donc bravo pour ces activités et bonne continuation.
Je finis en priant pour que les Soeurs Schmutt, dont j’adore le travail et l’univers, ont pu réunir des sous avec leur Cabaret de la dernière chance. Est-ce que tu crois que si un confrère (ou consoeur) fait une critique des prestations des nombreux artistes présents pendant ce spectacle-bénéfice, Élodie et Séverine Lombardo vont leur envoyer une lettre d’insulte ? … non hein, c’est bien ce que je croyais…Bonne journée et au plaisir de lire les commentaires.
Ps : alors, as-tu aimé CrossRoads de Sudeshna Maulik au Gesu ? Moi j’ai adoré, contre toute attente, c’est très réussi…
Aline, pour Chouinard, je vais te répondre dans le billet que j’ai écrit plus tôt sur l’évènement. Chose certaine, aucun journaliste n’aurait eu le goût de critiquer le Cabaret Schmutt de la dernière chance parce que ça a été un pur délice. J’ai eu la chance d’y revoir Dany Desjardins dans le pissant solo tectonik de la pièce de la pièce de Marie Béland et dans un duo mi-pissant mi-grinçant de la pièce en cours de création de Catherine Gaudet. J’ai vu Fred Gravel dans ce GravelWork habituellement interprété par Francis Ducharme déchiré entre deux femmes que nous avons surnommé avec mes collègues théâtre du Voir « la danse des extrémités ». Jouissif. Les Schmutt y sont allées d’un duo sensible et sensuel sur le thème de la gémellité et les Soeurs Babin ont été tout bonnement hallucinantes dans un numéro de cabaret musical créé pour l’occasion. J’ai bien noté le nom de l’humoriste Jessica Arpin que je ne connaissais pas et que je ne veux pas oublier. Stéphane Crête m’a fait rire, évidemment, dans un numéro d’effeuillage inédit… Etc., etc.
Bref, tout ceux qui n’étaient pas là ont raté quelque chose.
Salut Fabienne,
en effet je vois bien que j’ai raté quelque chose, je me promets d’y être la prochaine fois… merci pour ce compte-rendu et je m’en vais lire ta réponse pour Chouinard sur l’autre chronique.
bonne semaine à toi !