Revenons dans le temps, quelques jours en arrière dans la programmation du FEQ et quelques décennies musicales aussi, alors que nous nous sommes laissés envoûter par la visite du groupe australien The Church. Une visite inattendue de la part d’un groupe qu’on croyait même disparu de la carte.
La foule était discrète et clairsemée à l’Impérial. Néanmoins on pouvait distinguer quelques irréductibles fans aux têtes grisonnantes réunis au devant de la scène, prenant leur pied lorsque les classiques Reptile et Under the Milky Way ont retenti. Des pièces que ces vétérans du rock ont interprétées sans chigner, acceptant ainsi cette étiquette de groupe qui carbure un peu à la nostalgie.
Hormis une facture sonore stéréotypée caractéristique de la fin des années 80 – les claviers scintillants et les échantillonnages midi à la guitare – The Church a toutefois proposé des extraits de l’excellent Untitled # 23, leur tout dernier album qui le projette dans une toute autre dimension, à des années lumières de ce qu’il a accompli lorsque le new wave au caractère dépressif dominait les ondes radio.
C’est à ce moment qu’on constate à quel point ces musiciens sont aguerris et que la création est encore au cœur de leurs activités. Non seulement le quatuor s’en est donné à cœur joie, mais il nous a offert une prestation de plus de deux heures et ce sans interruption. Difficile encore d’imaginer comment il a pu se soumettre à un tel marathon.
Le chanteur Steve Kilbey s’est révélé comme un interprète intense qui ne donne pas dans les artifices. C’est à l’image de l’auteur qu’il est et qui assume une plume introspective. Sans aucun doute un concert qui a passé totalement inaperçu dans le cadre du FEQ pour ce groupe encore trop sous-estimé et qui mérite d’être redécouvert.