Hé oui, comme plusieurs et comme mon collègue Antoine Léveillée qui donne ses impressions du spectacle de Patrick Watson ici, j'étais au Pigeonnier hier soir, pour participer à cette soirée unique où, au centre de la foule, j'ai presque oublié le temps frais, l'automne et le reste et j'ai vu poindre, à travers les nuages vaporeux, un semblant d'étoiles.
Plants & Animals / photo: Renaud Philippe
Avant que la magie watsonnienne ne fasse son oeuvre devant un public attentif et silencieux – tout ça avait des allures de messe musicale – les fougueux Plants & Animals sont venus livrer leur post-rock ponctué d'harmonies vocales, d'envolées instrumentales et de changements rythmiques qui passent du tourbillon de guitares psychédéliques au doux folk. Ce que j'aime de ce groupe, c'est qu'il ne font pas de fla-fla; à peine entrés sur scène, ils lançaient à la gueule des spectateurs leur musique dense, sans presque jamais s'arrêter. À peine le chanteur, Warren Spicer – qui a montré son côté "animal" vêtu d'un manteau à franges en suède brun – s'est-il arrêté pour affirmer que c'était une "soirée magique".
Warren Spicer et son côté "animal"… / photo: Renaud Philippe
Pas de doute, les pièces de Parc Avenue ont de la gueule, et le trio les matrîse plus que jamais en concert. Ils se sont même permis de nous jouer une chanson qui paraîtra sur leur prochain album, à paraître cet automne semble-t-il. J'ai très hâte d'entendre la suite!
Patrick Watson / photo: Guillaume D. cyr
Spicer n'aurait pas pu mieux dire; la soirée était magique, et elle l'a prouvé avec l'arrivée de Watson sur scène, qui est d'abord apparu derrière un grand rideau blanc tiré sur toute la longueur de la scène. J'ai vu Watson quoi, cinq, six fois en show, depuis son premier spectacle dans le cadre du premier OFF il y a de cela bien des années, et ce qui me surprend à chaque fois, c'est à quel point il se réinvente d'une apparition à l'autre. Il y a deux ans, je l'ai vu au Pigeonnier, alors qu'il présentait Close to paradise, et c'était incroyable. Mais voilà qu'il pousse encore plus loin; il ne reste jamais assis sur ses lauriers. Cette fois, il a exploité à fond le côté visuel de sa musique, avec des projections sur le rideau blanc et sur lui-même alors qu'il avait revêtu un une-pièce blanc sur lequels étaient projetées des flammes lors de la première pièce, puis sur un écran. Et que dire de cette deuxième partie, lorsque le rideau a recouvert la scène une fois de plus, et que dans une facture onirique complètement fantasmagorique sont apparus les ombres des musiciens, puis des personnages et finalement cette projection vidéo au peu cauchemardesque et captivante "Dream of a Rabbit Friend" qui nous a une fois de plus prouvé que Watson ne marchera jamais dans les sentiers battus, et c'est tant mieux!