Watson fait son cinéma

Patrick Watson s’est bien débrouillé au milieu de cette foule réunie au Pigeonnier. C’était l’un des moments forts de ce concert féerique. En compagnie de Robbie Kuster, Mishka Stein et Simon Angell, Watson a traversé le parterre de long en large tout en poussant la chansonnette. Muni de son attirail de haut-parleurs, ses musiciens le suivant avec leurs instruments en file indienne, il était difficile d’imaginer comment il allait pouvoir remonter sur la scène. Mais le public est à l’image de Watson, très respectueux, et après deux chansons dans ce contexte pour le moins inusité, le groupe y était de retour pour interpréter Luscious Life. Une finale très inspirée qui semble avoir conquis l’auditoire.

Par moment ponctué d’ombres chinoises – un écran se dressait en face de la scène et des musiciens – , ce spectacle laissait place aux silhouettes déformées des musiciens qui dansaient sur cette toile, une forme de canevas pour cette musique enivrante. Une trame sonore qui semble parfois extraite de l’imaginaire de Fellini.

Nous aurions pu parier que cette soirée serait parfaite tellement le charisme de Watson et cet humour enfantin qui le caractérise – sa petite pensée pour Styx qui nous a bien fait rigoler –, fait toujours l’unanimité. Malgré tout, le répertoire de Wooden Arms semblait encore en rodage lors de sa dernière visite au mois d’avril à l’Impérial. On a été soulagé de constater qu’ils ont pu assimiler sans problème les défis techniques qu’il contient. L’improvisation était de nouveau au cœur de cette chimie qui distingue ce quatuor de musiciens émérites. Et l’ajout d’un quatuor à cordes a souligné à la perfection le lyrisme de ces nouvelles compositions.

Déjà quelques succès semblent se distinguer sur ce nouvel album. Beijing est un incontournable pour les fans, qui ont émis un soupir de contentement dès que le chanteur l’a annoncé. Et que dire de Machinery of The Heaven, cet hymne rassembleur, avec son chœur à la toute fin, qui est déjà un classique.